Mythologie Océanie

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-4.5 milliards d’année Dieu créa la terre car il est omniscient, omnipotent, omniprésent, omni conscient, omni culturel et intemporel.

Mythologie Aborigène

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L’Océanie est une région du monde qui n’est pas un continent stricto sensu. Cependant, cette région étant souvent assimilée à un continent par les géographes, on peut la considérer comme le moins étendu des continents émergés de la Terre. Située dans l’océan Pacifique, elle s’étend sur 8 525 989 km2 et comprend plus de 50 millions d’habitants (2020), répartis entre seize États indépendants et quinze territoires. Elle englobe toutes les terres situées entre l’Asie et l’Amérique, ainsi qu’une partie de l’archipel malais. Elle est divisée en quatre régions : l’Australasie, la Micronésie, la Mélanésie et la Polynésie1,2, bien que cette distinction soit critiquée.

L’Australie comprend l’essentiel de sa surface et de sa population, et, alors que le reste de l’Océanie est un ensemble de 25 000 îles, la terre principale d’Australie est parfois considérée comme une masse continentale à elle seule. Les deux plus grandes îles de la Nouvelle-Zélande (l’île du Nord et l’île du Sud) et la Nouvelle-Guinée sont les autres îles principales d’Océanie. Les territoires composant le reste du continent sont des archipels insulaires indépendants (Fidji, îles Salomon, Samoa, Tonga, etc.) ou des territoires rattachés à d’anciennes puissances coloniales, comme la France (Polynésie française, Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna), les États-Unis (Hawaï, Guam, îles Mariannes du Nord, Samoa américaines) ou encore le Royaume-Uni (îles Pitcairn).

L’Océanie est peuplée depuis des millénaires par différents groupes ethniques, dont les Aborigènes d’Australie et les Papous. Outre l’anglais et le français, langues dominantes en Océanie depuis la colonisation, les deux principaux groupes linguistiques parlés sont les langues papoues et les langues austronésiennes. Huit des dix plus grandes villes d’Océanie se trouvent en Australie, dont Sydney et Melbourne, qui concentrent à elles seules près d’un quart de la population du continent. Cinq autres villes comptent plus d’un million d’habitants : Brisbane, Perth, Auckland, Adélaïde et Honolulu.

Les mythes aborigènes (également connus sous le nom d’histoires du Temps du rêve) sont les histoires traditionnelles racontées par les peuples aborigènes, au sein de chaque groupe linguistique aborigène d’Australie1. Tous ces mythes rendent compte d’une forme de vérité, propre à chaque groupe aborigène, sur les paysages qui les entourent. Toute la topographie de l’Australie est ainsi interprétée au travers de subtilités culturelles et d’interprétations profondes, qui transmettent la sagesse et la connaissance accumulées par les ancêtres en des temps immémoriaux2.

Selon l’Encyclopédie de l’Australie aborigène de l’Institut australien des études sur les Aborigènes et les Indigènes du détroit de Torrès3, la mythologie aborigène couvre le territoire australien de milliers de personnages qui sont, d’une façon ou d’une autre, liés au territoire et aux paysages environnants4.

En enregistrant des mythes aborigènes dans leurs langues d’origine, le linguiste australien, Robert Dixon, a observé des concordances entre certains détails des paysages mythologiques et des découvertes scientifiques faites sur les mêmes paysages5.

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Image satellite de la grande barrière de corail.

Dans le cas des mythes du Plateau d’Atherton racontant les origines des lacs Eacham, Barrine et Euramo, des recherches géologiques avaient daté les explosions volcaniques qui sont à leur origine à plus de 10 000 ans, comme le décrivent les mythes aborigènes. L’étude d’échantillons de pollens fossilisés, dans du limon déposé au fond de ces cratères depuis leur formation, a également confirmé les dires des raconteurs de mythes selon lesquels la région était dominée autrefois par des forêts d’eucalyptus, plutôt que par l’actuelle forêt tropicale humide6,7.

Dixon a constaté, à partir des éléments de preuve disponibles, que les mythes aborigènes sur l’origine des lacs du cratère pourraient être considérés comme exacts jusqu’à une époque d’il y a 10 000 ans6. Des recherches plus poussées sur ces observations ont conduit la Commission du patrimoine australien à inscrire le mythe concernant ces lacs sur le registre du patrimoine national8. Elle en a également proposé la nomination au titre de patrimoine mondial en relation avec la forêt tropicale humide, en tant que « récit sans précédent des événements remontant à l’époque du Pléistocène »9.

Depuis lors, Dixon a rassemblé un grand nombre d’exemples similaires de mythes aborigènes décrivant précisément les anciens paysages, notant en particulier le grand nombre de mythes qui concernent l’ancien niveau des mers, comme6 :

  • le mythe de la Baie de Port Phillip, tel qu’il a été conté à Robert Russell en 1850. Il décrit la baie actuelle comme une région autrefois émergée ainsi que le cours de la Yarra empruntant alors le tracé des anciens marais de Carrum Carrum ;
  • le mythe de la Grande Barrière de corail raconté à Dixon lui-même, à Yarrabah (au sud de Cairns), indiquant que les anciennes côtes (inondées depuis) étaient situées à proximité de l’actuelle barrière de corail et nommant des lieux aujourd’hui complètement submergés d’après les types de forêts et d’arbres qui y poussaient, récit qui correspondrait à la situation d’il y a 10 000 ans ;
  • les mythes du lac Eyre, rapportés par J.W Gregory en 1906, racontent que les déserts d’Australie Centrale étaient autrefois des plaines fertiles et irriguées, et parlent des déserts qui entouraient le lac comme d’un immense jardin. Ce mythe transmis par voie orale correspond aux découvertes des géologues évoquant l’existence d’une période humide au début de l’Holocène, lorsque le lac était rempli d’eau en permanence.

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Il y a près de 400 groupes aborigènes distincts à travers toute l’Australie (plus communément connus sous le nom de tribus ou de nations aborigènes), tous listés dans l’Encyclopédie de l’Australie aborigène10. Chacun d’entre eux se distingue par un nom unique, et s’identifie souvent par sa langue ou son dialecte particulier, ou par une prononciation distinctive11, utilisée originellement pour raconter les mythes. Ces modes d’articulation ont donné naissance aux mots distinctifs et aux noms des différents mythes.

Il y a tant de groupes aborigènes distincts, de langues, de croyances et de pratiques qu’il serait illusoire de vouloir les rassembler sous une seule et même bannière. D’autant plus que la grande variété de mythes ne cesse d’être racontée, développée, élaborée, exécutée et vécue différemment par les membres de chacun de ces groupes.

Néanmoins, l’Encyclopédie de l’Australie aborigène10 constate qu’« un élément intrigant [de la mythologie aborigène] est le mélange entre la diversité et la similitude des mythes sur l’ensemble du continent »4.

Les aborigènes d’Australie peuvent être décomposés en 400 groupes linguistiques différents, chacun d’entre eux ayant sa propre culture. Pour cette raison, il serait erroné de penser que chacun des mythes est représentatif a priori de la culture aborigène dans son ensemble. Cependant, une fois réunies, presque toutes les croyances semblent former une religion polythéiste et animiste.

Il ne faut pas concevoir les êtres mythologiques aborigènes comme les dieux à la manière occidentale, mais plutôt les considérer comme des Esprits Créateurs, des Héros de la culture ou comme des Esprits Aborigènes ancestraux.

Malgré des mythes nombreux et variés, il existe de fortes similitudes entre les histoires des différents groupes ethniques :

·         les cultures aborigènes sont basées sur la Nature. Une relation spirituelle lie les êtres humains, les plantes, les animaux, les astres et les sites sacrés. Bon nombre de leurs héros mythologiques sont des animaux typiques de l’Australie, comme le serpent arc-en-ciel ;

·         les humains sont associés à la terre et à des sites précis. Chaque aborigène étant lié spirituellement aux sites sacrés qui marquent la région associée à ses ancêtres, c’est une obligation pour lui d’aider à préserver ces sites, en accomplissant les rituels nécessaires et en chantant les récits des faits et gestes de ses ancêtres. En accomplissant cela, l’ordre créé par ses ancêtres est maintenu ;

·         une autre similitude est la notion de « Temps du rêve ». On l’interprète souvent comme l’époque de la création du Monde, mais il décrit en fait le processus par lequel le Monde a vu le jour. L’anthropologue Max Charlesworth donne une autre explication : il considère le Temps du rêve comme la capacité à « voir la vision éternelle »12. Cependant, l’usage de l’expression Temps du rêve est désormais déconseillé car il renvoie implicitement à un temps révolu, alors que beaucoup d’aborigènes considèrent que ce temps n’est pas terminé. Il lui préfère le terme de Rêve. Dans le Rêve, il n’y a pas de distinction claire entre les hommes et les animaux et quelques esprits sont capables de prendre une forme humaine ou animale à volonté ;

·         les voies du rêve décrivent les parcours empruntés par les Esprits ancestraux pendant le « Rêve ». Alors qu’ils marchaient sur ces chemins, que les aborigènes appellent lignes de chansons, les Esprits donnèrent vie aux roches, aux plantes et aux animaux par leurs chants. Ces chemins sont sacrés et il existe des chansons et des cérémonies qui décrivent la façon de les parcourir. Des endroits précis le long de ces parcours (par exemple Ubirr) sont encore davantage sacrés et demandent à être respectés par les étrangers

La brochure du Comité pour la réconciliation aborigène13, intitulée « Understanding Country », a pour but d’essayer d’initier les populations non-aborigènes aux concepts aborigènes sur l’environnement et, dans ce but, elle fait cette généralisation à propos des mythes et de la mythologie aborigène :

« Ils décrivent généralement les voyages d’ancêtres, souvent des personnes ou des animaux géants, sur ce qui était alors un monde dépourvu de tout. Les montagnes, les rivières, les points d’eau, les espèces animales et végétales et d’autres ressources naturelles et culturelles ont vu le jour à la suite d’événements qui ont eu lieu au cours du « temps du rêve ». Leur présence dans le paysage d’aujourd’hui est considérée par de nombreux peuples autochtones comme étant une confirmation de leurs croyances sur la Création. […]

Les routes empruntées par le Créateur au cours du « temps du rêve », à travers les terres et les mers, […] relient entre eux de nombreux sites sacrés qui forment un réseau de pistes qui sillonnent le pays. Ces « pistes du rêve » peuvent s’étendre sur des centaines, voire des milliers de kilomètres à travers le désert jusqu’à la côte [et] peuvent être partagées par les peuples dont le territoire est traversé14. »

Les anthropologues australiens qui veulent faire des généralisations suggèrent que les mythes aborigènes sont toujours suivis à travers le pays car ils remplissent une importante fonction sociale : justifier les règles de vie quotidienne15, contribuer à façonner les idées des peuples, aider à avoir de l’influence sur le comportement des autres16, en incorporant continuellement et en « mythologisant » les événements historiques, au service de ces objectifs sociaux dans le contexte de forte évolution de l’époque moderne6 :

« Il est commun et intégré que […] la loi (loi aborigène) provient des peuples ancestraux des peuples (ou des « rêves ») et se transmet à chaque génération. Alors que […] les droits de certains êtres humains peuvent beaucoup varier, les relations fondamentales entre les « rêves » et certains paysages sont théoriquement éternelles. […] Les droits des peuples sur leurs territoires sont généralement considérés comme prévalants quand ces peuples bénéficient d’une relation identitaire avec un ou plusieurs des « rêves » de ce lieu. Il s’agit d’une identité d’esprit, un consubstantialité, plutôt qu’une question de simple conviction […] : le « rêve » préexiste et persiste dans le temps, alors que ses incarnations humaines ne sont que temporaires17. »

Les spécialistes aborigènes qui souhaitent généraliser pensent que tous les mythes aborigènes, une fois combinés, représentent une sorte de bibliothèque orale, dans laquelle les aborigènes puiseraient pour découvrir le monde et percevoir une réalité propre (dont les concepts et les valeurs sont radicalement différentes de ceux de la civilisation occidentale2 :

« Les peuples aborigènes apprennent de ces histoires qu’une société ne doit pas être centrée sur l’homme, mais plutôt sur un territoire. Dans le cas contraire, ils oublient leurs origines et leur raison d’être. […] Les hommes ont tendance à être des exploiteurs si on ne leur rappelle pas constamment qu’ils sont interconnectés avec le reste de la Création, qu’ils ne sont que des incarnations temporelles, et qu’ils doivent inclure les générations passées et futures dans la perception de leur raison d’être.

Les peuples vont et viennent, mais les terres (et leurs histoires) persistent. C’est une sagesse qui s’acquiert tout au long de la vie en écoutant, en observant et en expérimentant. […] Il y a une profonde compréhension de la nature humaine et de son environnement. […] Les sites possèdent leur propre sensibilité qui ne peut être décrite en termes physiques, […] une sensibilité subtile qui résonne à travers les corps de son peuple. […] Ce n’est qu’en parlant et en étant avec ces peuples que l’on peut réellement apprécier cette sensibilité. C’est […] une réalité intangible de ces peuples2. »

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Peinture rupestre aborigène représentant un serpent arc-en-ciel.

En 1926, un anthropologue britannique spécialisé en ethnologie et en ethnographie aborigène, Pr. Alfred Radcliffe-Brown, a noté que de nombreux groupes aborigènes disséminés à travers le continent australien semblaient partager une variante d’un seul et même mythe. Celui-ci racontait qu’un serpent exceptionnellement puissant, tout autant créateur que dangereux, était étroitement associé aux arcs-en-ciel, à la pluie, aux fleuves et aux eaux profondes18.

Radcliffe-Brown a inventé le terme de « serpent arc-en-ciel » pour décrire ce qu’il a identifié comme étant un mythe récurrent et, en travaillant autour du continent australien, il a noté que le caractère principal de ce mythe (« le Serpent arc-en-ciel ») peut porter différents noms18 :

Kanmare (Boulia, Queensland) ; Tulloun (Mount Isa, QLD) ; Andrenjinyi (Pennefather River, QLD); Takkan (Maryborough, QLD) ; Targan (Brisbane, QLD) ; Kurreah (Broken Hill, Nouvelle-Galles du Sud) ; Wawi (Riverina, NSW) ; Neitee & Yeutta (Wilcannia, NSW) ; Myndie (Melbourne, Victoria) ; Bunyip (Victoria occidentale) ; Wogal (Perth, Australie-Occidentale) ; Wanamangura (Laverton, WA) ; Kajura (Carnarvon, WA) ; Numereji (Kakadu, Territoire du Nord).

Ce « serpent arc-en-ciel » est généralement identifié comme un énorme serpent vivant dans le plus profond des eaux australiennes. Descendu sur Terre depuis la traînée sombre visible dans la Voie lactée, il se révèle sous la forme d’un arc-en-ciel quand il pénètre dans l’eau ou la pluie. Il est responsable du façonnage des paysages, des noms de lieux, de l’engloutissement ou de la noyade de personnes, du renforcement de l’érudit grâce à sa possibilité de faire tomber la pluie ou à son pouvoir de guérison ou encore d’anéantir d’autres gens par des plaies, des faiblesses, des maladies et la mort18.

Même le mythe du Bunyip australien a été identifié au serpent arc-en-ciel mentionné précédemment18,19. Le terme inventé par Radcliffe-Brown est maintenant couramment utilisé et, par conséquent, connu par un large public (national et international). Ce terme est de plus en plus utilisé par des organismes gouvernementaux, des musées, des galeries d’art, des organisations aborigènes et des médias pour se référer précisément au mythe aborigène pan-australien, et plus généralement comme un raccourci pour faire allusion à la mythologie aborigène20,21.

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Un certain nombre de linguistes et d’anthropologues ont recueilli toute une documentation orale sur un autre mythe commun à tous les Aborigènes d’Australie. Les aborigènes racontent que leurs ancêtres rencontrèrent un personnage mythique arrivant de la mer. Ce personnage fut à l’origine du colonialisme occidental qu’il réussit à imposer soit en offrant des cadeaux soit en utilisant la violence22.

Le nom de « capitaine Cook » revient le plus souvent pour nommer ce personnage mythique clé. Il s’agit davantage d’un personnage « mythique » que d’une réalité historique, bien que cette croyance soit partagée par l’ensemble de la communauté australienne qui attribue à James Cook un rôle de premier plan dans la colonisation de l’Australie22. On attribue en effet au Capitaine Cook tel que décrit par les aborigènes l’origine de la domination britannique sur l’Australie23. Le souvenir de son arrivée n’est pas vécu par les aborigènes comme un motif de fête mais, au contraire, le plus souvent, comme l’arrivée d’un personnage méchant22.

Les nombreuses versions de ce capitaine Cook émanent rarement d’une réelle rencontre avec le lieutenant James Cook, le premier à avoir cartographié la côte Est australienne depuis l’Endeavour, en 1770. Les ancêtres des Guugu Yimithirrs, qui vivaient le long du fleuve Wabalumbaal, l’actuel fleuve Endeavour, ont effectivement rencontré le véritable James Cook qui est resté pendant sept semaines échoué à l’emplacement de l’actuelle ville de Cooktown tandis que l’on réparait l’Endeavour dont la coque avait été abimée sur des hauts fonds24. Depuis lors, les Guugu Yimithirr ont vu des lieux de la région baptisés dans leur langue.

Cependant, le mythe pan-australien du capitaine Cook parle d’un personnage britannique abstrait (et très symbolique) qui arrive depuis l’océan quelque temps après la création du monde aborigène et la fondation de l’ordre social originel. Ce capitaine Cook apparaît dès lors comme porteur de transformations spectaculaires dans l’ordre social originel, qui persistent encore aujourd’hui22.

En 1988, l’anthropologue australien, Kenneth Maddock, a réuni un certain nombre de versions de ce mythe du « Capitaine Cook » tel qu’il apparaît dans les légendes aborigènes22. On trouve notamment :

·         Batemans Bay (Nouvelle-Galles du Sud) : Percy Mumbulla raconta ainsi que le capitaine Cook ancra son navire à Snapper Island et débarqua pour offrir à ses ancêtres des vêtements et des biscuits, avant de repartir comme il était venu. Mumbulla raconta que ses ancêtres s’étaient débarrassés de ses cadeaux en les jetant à la mer25 ;

·         Cardwell (Queensland) : Chloe Grant et Rosie Runaway, deux aborigènes, racontèrent la manière dont le capitaine Cook et son équipage semblent avoir émergé de la mer avec leur peau blanche, semblables aux esprits ancestraux revenant voir leurs descendants. Le capitaine Cook arriva en offrant une pipe et du tabac à fumer (cadeau qui a été rejeté comme étant « quelque chose qui brûle dans la bouche »), puis en chauffant du thé (rejeté également car considéré comme étant du chauffage « d’eau sale »), puis en faisant cuire de la farine sur du charbon (écarté car cela avait une odeur de « rassis » et jeté sans l’avoir goûté), enfin en faisant bouillir du bœuf (ce qu’ils ont goûté car cela sentait bon, une fois débarrassé de la peau salée). Le capitaine Cook et son équipage sont ensuite partis, en naviguant vers le nord, laissant les ancêtres de Chloe Grant et de Rosie Runaway désespérés de voir les esprits des ancêtres s’en aller de cette façon23.

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  • ·         Sud-Est du golfe de Carpentarie (Queensland) : Rolly Gilbert raconte comment le capitaine Cook naviguait sur un bateau et décida de venir voir l’Australie de plus près. Il y rencontra plusieurs des ancêtres de Rolly sur lesquels il voulut d’abord faire feu. Mais il choisit de les amadouer pour qu’ils lui révèlent la position des principaux campements des populations locales, après quoi :
  • « Il équipa ses partenaires (des éleveurs de bétails) en bandes pour parcourir la région et abattre les habitants, abandonnant les cadavres aux faucons et aux corbeaux… Ainsi, beaucoup de personnes âgées et de jeunes se virent frappés à la tête à coups de crosses puis leurs corps laissés là. Ils voulaient anéantir la population car les européens du Queensland avaient besoin d’espace pour nourrir leurs chevaux et leurs bœufs22. »
  • ·         Fleuve Victoria (Territoire du Nord) : on raconte une véritable saga sur le capitaine Cook, dans laquelle il navigua de Londres à Sydney pour acquérir des terres. Trouvant le pays à son goût, il débarqua bœufs et hommes armés, à la suite de quoi les Aborigènes de la région de Sydney furent massacrés. Le capitaine Cook fit ensuite route jusqu’à Darwin, où il envoya des cavaliers armés pour traquer les aborigènes dans la région du fleuve Victoria. Il put alors fonder la ville de Darwin et donner des ordres aux policiers et aux responsables des troupeaux de bétail sur la façon de traiter les Aborigènes26 ;

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  • ·         Kimberley (Australie-Occidentale) : on raconte dans bon nombre de contes aborigènes que le capitaine Cook est un héros de la civilisation européenne qui débarqua en Australie et qui s’y imposa par l’usage des armes à feu, comme le premier européen à traiter ainsi les peuples aborigènes de toute l’Australie. De retour chez lui, il affirma qu’il n’avait vu aucun autochtone, ce qui faisait de l’Australie un vaste territoire vide que des colons pourraient revendiquer sans peine pour eux-mêmes. Dans ce mythe, le capitaine Cook introduisit la « loi de Cook » sur laquelle s’appuyèrent les colons, précisant toutefois que cette nouvelle loi était injuste et frauduleuse comparée à la loi aborigène27.

Il a été observé que les mythes du « rêve » racontés par le peuple Murrinh-Patha (dont le territoire se situe à l’intérieur des terres de la ville de Wadeye28) étaient en fait très similaires à la conception de croyance religieuse dans le monde29.

En particulier, il a été suggéré que les Murrinh-Patha avaient une unité de pensée, de croyance et d’expression inégalée au sein d’autres mythologies ou religions (religion chrétienne…)[Passage problématique], qui voit tous les aspects de leur vie, de leur pensée et de leur culture sous l’influence permanente de leur « rêve »29. Au sein de cette religion aborigène, il n’existe pas de distinction entre les choses spirituelles[Lesquelles ?] et idéales et les choses matérielles, pas plus qu’entre les choses sacrées et profanes. Dès lors, toute vie est sacrée, toute action possède une implication morale et tout le sens de la vie découle de l’éternel « rêve » omniprésent29.

Cette philosophie sous-jacente de la vie, qui anime et soutient cette mythologie Murrinh-Patha, a été caractérisée par l’écrivain australien WEH Stanner. Il la décrit comme la conviction que la vie est « une chose joyeuse dont le centre est rempli d’asticots »29. En d’autres termes, la vie est bonne et bienveillante, mais tout au long de notre route, il existe de nombreuses souffrances que chaque individu doit arriver à comprendre et à endurer. Tel est le message sous-jacent qui est répété à maintes reprises au sein des mythes Murrinh-Patha et qui leur permet de donner une motivation et un sens à la vie.

Pour Fred R. Myers, dans la population Pintupi (dont le territoire se trouve au cœur du désert de Gibson), le mythe constituait une forme de conscience sociale30. Ainsi, tous les événements se produisent et s’expliquent par les structures sociales préétablies, et les ordres sont dictés, chantés et réalisés dans le cadre de leur mythologie fantastique plutôt que dans celui des actions politiques, des décisions et des influences des personnages locaux (c’est-à-dire, un phénomène qui gomme toute notion d’Histoire).

« Le rêve fournit une autorité morale qui dépasse l’individu et la création humaine […] bien qu'[il] soit, en tant qu’ordonnanceur du cosmos, vraisemblablement un produit des événements historiques. Une telle origine est démentie.
 
Ces créations de l’homme sont objectivées sous la forme de principes ou de précédents pour le monde actuel. […] Par conséquent, l’action actuelle n’est pas comprise comme étant le résultat d’alliances, de créations ou de choix humains, mais plutôt comme imposée par un ordre cosmique31. »

Dans cette vision du monde, trois longues pistes de lieux sacrés dominent, comme étant des chapelets de lieux importants créés par des personnages mythiques, le long de leur itinéraire à travers la région désertique Pintupi au cours du « rêve ». Il s’agit d’une mythologie complexe faite de récits, de chants et de cérémonies connus par les Pintupi sous le nom de Tingarri et qui est diffusée au cours de grands rassemblements sur le territoire Pintupi32.

Cette vision d’une conscience ab-historique a toutefois été contestée15.

Du fait qu’il existe de nombreuses tribus aborigènes différentes, les articles ci-dessous feront référence, le cas échéant, à une tribu particulière :

Alchera – histoire du temps du rêve
Alcheringa – Terme utilisé par certains aborigènes pour désigner le Temps du rêve
Altjira – Esprit céleste des Arrernte
Anjea – Esprit féminin de la fertilité
Bagadjimbiri – Deux frères et esprits créateurs.
Bahloo – Esprit de la lune.
Baiame – Esprit créateur de plusieurs groupes linguistiques du sud-est de l’Australie, tel que le Kamilaroi
Bamapana – Héros à l’esprit traître et qui cause la discorde (chez les Murngin)
Banaitja – Esprit créateur
Barnumbir – Esprit du peuple Yolngu
Beralku – Île des morts chez les Yolngu.
Birrahgnooloo – Une déesse de la fertilité chez les Kamilaroi.

Bobbi-bobbi – Serpent géant qui vit dans le ciel, à l’instar du serpent arc-en-ciel
Brolga – Une grue amie de Kondili la baleine.
Bunbulama – Esprit de la pluie
Bunjil – Esprit créateur des groupes linguistiques du Victoria, tel que les Kulin, et parfois identifié à Baiame
Bunyip – Créature mythique rôdant dans les billabongs au sud-est de l’Australie
Daramulum – Esprit créateur, fils ou frère de Baiame dans le sud-est de l’Australie. Esprit du ciel, patron des shamans, et déité lunaire (chez les Wiradjuri et les Kamilaroi)
Dhakhan – Esprit ancestral des Kabi Kabi
Didgeridoo
Dilga – Esprit de la fertilité et de la croissance
Djanggawul – Dans les territoires du nord, fratrie composée d’un homme et de deux femmes qui créèrent le paysage australien et le recouvrirent de végétation
Djunkgao – Groupe de sœurs associées aux inondations et courants marins
Temps du rêve – Thème central et unificateur de la culture aborigène
Eingana – Esprit créateur et mère de toutes les eaux et de tous les animaux et humains
Erathipa – Rocher qui ressemble à une femme enceinte
Galeru – Serpent arc-en-ciel qui avala les Djanggawul
Gidja – Esprit lunaire et créateur de la femme
Gnowee – Esprit solaire qui vécut sur Terre avant l’existence du soleil
Inapertwa – Créatures avec lesquelles les Numakulla créèrent la vie sur Terre (chez les Arrernte)
I’wai – Héros de la culture des Koko Y’ao
Julana – Esprit pervers qui surprit des femmes après avoir creusé un terrier sous le sable
Julunggul – Serpent arc-en-ciel et esprit de la fertilité
Kalseru
Karora – Esprit créateurKidili – Ancien homme-lune qui tenta de violer quelques-unes des premières femmes sur Terre (Mandjindja)

Kondole – Homme méchant et grossier qui se transforma en baleine
Koobor – Le koala
Kunapipi – Esprit maternel et saint patron de plusieurs héros
Kutjara
Makara – Sept sœurs qui devinrent par la suite les Pléiades
Mamaragan – Esprit des éclairs qui parle en utilisant le tonnerre
Mamu
Mangar-kunjer-kunja – Esprit saurien qui créa l’homme
Mar’rallang – Nom de deux jumelles
Mimi – Petit être de la région d’Arnhem qui vit dans les crevasses des rochers
Minawara – Ancêtres des Nambutji
Mokoi – Esprit malin qui tua des sorciers se servant de magie noire
Mura-mura – Autre mot pour Temps du rêve
Namarrgun – Homme – lumière de la région de Kakadu
Nargun – Monstre féminin qui enlève les enfants
Ngariman – Homme-chat qui tua les Bagadjimbiri
Nogomain – Esprit qui fait don d’enfants-esprits à des parents mortels
Numakulla – Esprit créateur, grand ancêtre des Inapertwa
Puckowe – Esprit grand-maternel vivant dans les cieux (vient en aide aux hommes de médecine)
Pundjel – Esprit créateur qui inventa les rites religieux
Serpent arc-en-ciel – Esprit créateur qui contrôle l’eau et habite les points d’eau permanents
Tiddalik – Grenouille responsable du déluge
Tjilpa – Ancêtre des chats
Tjinimin – Ancêtre des peuples australiens
Ulanji – Ancêtre des Binbinga à l’aspect de serpent
Ungud – Esprit-serpent qui est parfois homme et parfois femme
Wagyl – Créature à l’allure de serpent qui est à l’origine des cours d’eau au sud-ouest de l’Australie-Occidentale
Wahwee
Wala – Esprit féminin créateur du Soleil dans le Territoire du Nord
Waramurungundi – Première femme (chez les Gunwinggu)
Wati-kutjara – Homme lézard
Wawalag – Deux sœurs, filles de Djanggawul
Wollunqua – Esprit-serpent de la pluie et de la fertilité
Wondjina – Esprits des nuages et de la pluie
Wuluwaid – Esprits de la pluie
Wuragag – Premier homme (chez les Gunwinggu)
Wuriupranili – Esprit féminin solaire qui porte une torche en guise de soleil
Wurrunna – Héros culturel
Yara-ma-yha-who – Petit homme vampirique ou monstre humanoïde
Yowie – Bête géante ressemblant à un croisement entre un lézard et une fourmi
Yhi – Esprit féminin de la lumière et de la création, et divinité solaire
Yurlungur


MYTHOLOGIE MAORIE

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L’ethnolinguistique néo-zélandaise distingue généralement dans le corpus oral maori deux types de récits : les récits relevant du mythe et du sacré et ceux relevant de la tradition, les premiers mettant en scène les atua (terme généralement traduit par « dieux »), les autres les tupuna (ancêtres). Cette césure n’est toutefois pas toujours aussi nette qu’il n’y paraît. Lorsqu’ils s’installèrent en Nouvelle-Zélande, les Māori apportèrent des différentes îles dont ils étaient originaires, un certain nombre de récits qu’ils adaptèrent à leur nouvel environnement et développèrent. Par ce biais, ceux-ci vont subir ce que nous pourrions appeler un processus.
Très peu d’écrits concernant la littérature orale maorie ont été consignés dans les premières années suivant l’arrivée des Européens. Les missionnaires ont eu l’occasion d’obtenir un grand nombre d’informations mais ont échoué à en saisir la portée, notamment à cause de leur faible connaissance de la langue maori. La plupart des missionnaires qui maîtrisaient la langue étaient de plus parfois intolérants envers ces croyances qu’ils qualifiaient de « puériles » ou d’« œuvre du Malin ».
Richard Taylor dans les alentours des rivières Taranaki et Wanganui, J. F. Wohlers sur l’île du sud2 et William Colenso, qui vivait dans la baie des Îles et la baie d’Hawke, furent les rares exceptions qui ne partageaient pas ce point de vue. « Les écrits de ces hommes sont parmi les meilleures sources sur les légendes des régions dans lesquelles ils ont travaillé3. »
Au cours des années 1840, Edward Shortland, Sir George Grey et d’autres personnes non missionnaires commencèrent à collecter des informations sur les mythes et les traditions. À cette époque, beaucoup de Māori étaient lettrés et les données collectées étaient en général consignées par les Māori eux-mêmes dans des cahiers manuscrits. Les nouvelles techniques ne semblent pas avoir eu d’impact significatifs sur le style et le contenu des histoires. Les généalogies, les chansons et les narrations étaient écrites en intégralité comme s’ils étaient simplement récités ou chantés. Plusieurs de ces manuscrits ont été publiés et les érudits ont accès à une grande quantité de références. Ils contiennent de multiples versions des grands cycles mythologiques connus dans le reste de la Polynésie. Une grande partie des meilleures données se trouve dans deux ouvrages : Nga Mahi a nga Tupuna (« Les exploits des ancêtres »), récolté par George Grey sous le nom de Mythologie Polynésienne ; et Histoire ancienne des Maori en six volumes, édité par John White3,4.

La récitation de généalogies (whakapapa) était particulièrement bien développée dans la littérature orale des Māori, où il remplissait différentes fonctions les récits traditionnels. Tout d’abord, il servait à fournir une sorte d’échelle temporelle qui unifiait tous les mythes, les traditions et l’histoire māori. Cela reliait les peuples aux dieux et aux héros légendaires. En citant la ligne généalogique appropriée, le narrateur soulignait sa connexion avec les personnages dont les exploits étaient contés. C’est cette connexion qui donnait au narrateur sa légitimité à parler de ses illustres ancêtres. « Dans les généalogies de la cosmogenèse, qui sera décrite plus tard, le récit généalogique se révèle être une véritable forme littéraire. Ce qui semble n’être qu’une simple énumération de noms, se trouve être en fait un compte rendu crypté de l’évolution de l’Univers3.
La poésie maorie était toujours soit chantée soit psalmodiée. Les rythmes musicaux, plus que les mécanismes linguistiques, servent à les distinguer de la prose. La rime et l’assonance n’étaient pas utilisés par les Maoris, ce n’est que lorsque le texte est chanté ou psalmodié que la métrique apparaît. Le langage poétique tend à différer de la prose quant au style. Certains aspects typiques de la diction poétique sont l’utilisation de synonymes et de contrastes, ainsi que la répétition de mots-clé. « Les mots archaïques sont légion, parmi lesquels certains ont perdu tout sens spécifique pour n’avoir plus qu’un rôle mystique. On peut également trouver assez souvent des mots abrégés, des énoncés mystérieux et l’utilisation de constructions grammaticales que l’on ne retrouve pas dans la prose3. »
La prose narrative constitue l’essentiel des ouvrages légendaires māori. Quelques-uns d’entre eux étaient sacrés ou ésotériques, mais la plupart des légendes étaient connues de tous et servaient de distractions pendant les longues nuits d’hiver. « Cependant, elles ne devraient pas être considérées comme de simples contes de fées, mais plutôt appréciées en tant qu’histoire. Le mythe māui, par exemple, était important non seulement pour se divertir, mais également parce qu’il personnifiait les croyances du peuple à propos de l’origine du feu, de la mort et du territoire sur lequel ils vivaient. Les psaumes rituels concernant l’art de faire du feu, la pêche, la mort, etc. faisaient référence aux Māui et tiraient leur pouvoir de telles références3. »
Les mythes se déroulent dans un passé éloigné et relatent souvent des faits surnaturels. Ils mettent en jeu les idées des Māori sur la création de l’univers et sur l’origine des dieux et des personnes. La mythologie explique les phénomènes naturels, le temps, les étoiles et la lune, les poissons, les oiseaux de la forêt, et les forêts elles-mêmes. Une grande partie des comportements sociaux se retrouvent également dans les mythes. « Peut-être que ce qui distingue les mythes, par rapport aux simples traditions, c’est son universalité. Tous les mythes principaux sont connus sous une forme ou une autre, non seulement à travers la Nouvelle-Zélande, mais également jusqu’en Polynésie3. »

La compréhension du développement de l’univers a été exprimée sous forme généalogique. Ces généalogies apparaissent sous beaucoup de versions différentes, dans lesquelles plusieurs thèmes symboliques réapparaissent constamment. L’« évolution peut être comparée à une série de périodes d’obscurité (pō) ou de vide[Lequel ?] (kore), chacune étant numérotée dans l’ordre ou qualifiée par un terme descriptif. Dans certains cas les périodes de l’obscurité sont suivies par des périodes de lumière (ao). Dans d’autres versions, l’évolution de l’univers est comparée à un arbre, avec son tronc, ses racines profondes, ses racines de surface et ses branches. Un autre thème compare l’évolution au développement d’un enfant dans l’utérus, comme dans la séquence « la recherche, l’examen, la conception, la croissance, le sentiment, la pensée, l’esprit, le désir, la connaissance, la forme et l’accélération ». Quelques-uns, voire tous, ces thèmes peuvent apparaître dans une même généalogie3 ». Les généalogies cosmogoniques finissent habituellement sur deux personnages : Rangi et Papa (Père Ciel et Mère Nature). Le mariage de ce couple céleste a produit les autres dieux, ainsi que toutes les formes de vies sur Terre.

Le récit le plus ancien des origines de dieux et des premiers êtres humains est contenu dans un manuscrit nommé Nga Tama a Rangi (« Les fils du paradis »), écrit en 1849 par Wiremu Maihi Te Rangikāheke, de la tribu Ngāti Rangiwewehi de Rotorua. Le manuscrit « donne un récit clair et systématique des croyances religieuses des Māori, ainsi que sur leur croyance sur l’origine de beaucoup de phénomènes naturels, de la création de la femme, de l’origine de la mort, et de la pêche des terres. Aucune autre version ne fait intervenir autant de connexions, mais tous les récits, quelle que soit la tribu, confirment la validité globale de la version de Rangikāheke. Il commence comme suit : « Mes amis, écoutez-moi ! Les peuples Māori proviennent tous d’une seule et unique source, à savoir le Grand-ciel-au-dessus-de-nos-têtes. D’après les Européens, Dieu a fait le Ciel et la Terre et toutes les choses. Selon les Māori, le Ciel (Rangi) et la Terre (Papa) sont eux-mêmes la source »3,5 ».

Selon Biggs, le corps principal de la mythologie māori se développe suivant trois ensembles ou cycles, qui sont :
• La cosmogonie, relatant les origines des dieux et des hommes
o Rangi et Papa
o Hine-nui-te-pō
• L’ensemble des mythes māui
o Māui
o Irawaru
o Tinirau et Kae
• L’ensemble des mythes tāwhaki
o Tāwhaki
o Wahieroa
o Rātā
o Matuku-tangotango
o Tūwhakararo
o Whakatau
Il y a deux traditions principales concernant la découverte ou l’origine. L’une d’elles nomme Kupe comme étant celui qui découvrit la Nouvelle-Zélande. La deuxième désigne Toi comme le premier ancêtre important. « Les deux traditions étaient répandues dans de vastes régions de l’Île du nord. Les tentatives de fusionner les deux dans une même chronologie étaient vouées à l’échec car il n’y aucune preuve fiable qu’elles n’aient un jour fait qu’une seule et même histoire3. » Selon les tribus du nord d’Auckland et de la côte occidentale de l’île du Nord, Kupe navigua de Hawaiki jusqu’en Nouvelle-Zélande, après avoir assassiné un homme appelé Hoturapa, et s’être enfui avec son épouse, Kuramarotini. Les chansons traditionnelles racontent les voyages de Kupe, le long des côtes de Nouvelle-Zélande. Kupe rentra à Hawaiki par la mer et n’est jamais revenu sur les terres qu’il a découvertes. Cependant, d’autres y revinrent plus tard sur ses ordres3.
Toi (Toi-kai-rākau, ou Toi-le-mangeur-de-bois) est l’ancêtre traditionnel des tribus de la côte est de l’île du nord. Leurs traditions ne font pas mention de sa venue en Nouvelle-Zélande, mais plutôt qu’il y naquit. La tribu Tūhoe dans l’intérieur des terres de la Baie d’Abondance indique que Tiwakawaka, l’ancêtre des Toi, était le premier à s’installer dans le pays. En fait, on a baptisé un oiseau du nom de Tiwakawaka, le rhipidure à collier.
Traditions de migration et d’installation
Les traditions de migration sont nombreuses et perdurent dans de petits secteurs et des petites tribus. « Certaines tribus semblent avoir mis l’accent, plus que les autres, sur leur tradition de migration en canoës et sur leur descendance de ces premiers équipages. En particulier, les tribus Hauraki, Waikato et du King Country (canoë Tainui) et les tribus Rotorua et Taupo (canoë Te Arawa) semblent avoir insisté particulièrement sur leur descendance issue d’une migration précise en canoë3. »

Traditions locales
Chaque tribu conserve ses registres à l’abri des regards car elles s’intéressent généralement aux grandes batailles et aux grands hommes. Ces histoires étaient intimement liées à la généalogie, qui dans la tradition māori, est un art complexe. « Dans quelques cas, l’histoire est continue depuis la migration jusqu’à nos jours. Dans d’autres cas, c’est fragmentaire et discontinu jusqu’au début du xviie siècle3. » Ils mangent aussi des Fourmies.


Mythologie Nauruane

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La mythologie nauruane est issue de l’ancienne religion totémique pratiquée sur l’île de Nauru par les Nauruans. Les deux principales divinités sont Eijebong, la déesse de la féminité, et Buitani, l’île des esprits déifiée.
Cette religion ne possède plus que de rares croyants à cause de l’occidentalisation et de l’évangélisation de la population depuis la fin du XIXe siècle.
La religion totémique nauruane reposait sur un système de croyances mythologiques et de rituels apparenté au culte des ancêtres.
Comme dans une grande partie de l’Océanie, un de ces rituels consistait pour les hommes à boire chaque nuit du kava. La boisson, extrêmement amère, est très désagréable à boire mais il était nécessaire que les hommes pratiquent ce rituel en tant que symbole des difficultés de la vie qui doivent être surmontées.
Chaque foyer nauruan avait un esprit protecteur qui recevait chaque jour en offrande de la part de la famille un peu de farine déposée devant la maison.
La frégate jouait aussi un rôle important car cet oiseau était considéré comme étant le réceptacle des esprits et le lien avec Buitani. Durant des cérémonies en juillet, une frégate était capturée et bénéficiait des meilleurs traitements.
Selon la mythologie nauruane, le monde a été créé par une araignée appelée Areop-Enap avec les différentes parties d’une moule : la valve supérieure a donné le ciel, la valve inférieure la Terre, deux escargots la Lune et le Soleil, une chenille la Voie lactée et sa sueur la mer. Les îles proviennent de la chair de la moule et la végétation de la soie d’Areop-Enap.
Areop-Enap créa les humains à partir de pierres pour qu’ils supportent le monde, ainsi qu’une créature volante à partir de boue pour connaître tous les habitants du monde.
• Areop-Enap ou Areow Eñab, l’araignée à l’origine de la création du monde.
• Agar, le grand-père.
• Amweb.
• Bagawer, le fils de Baguewa.
• Baguewa.
• Dabague.
• Demagomogum, un homme idiot.
• Detora, un garçon.
• Dogonun, le fils de Dabague.
• Eigigu ou Eguigu, une jeune fille qui vit dans le croissant de Lune.
• Eijebong, la déesse de la féminité.
• Enogog, une jeune fille qui vit dans les airs.
• Eoiyepang, la fille de la foudre et du tonnerre.
• Eyouwit ou Eyouwout, une jeune fille.
• Gamodogogug ou Gamodogug, le mari.
• Ieru, destruction et désastres.
• Ramanmada, un jeune homme.
• Raminada, un héros.