Mythologie Amérique.

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-4.5 milliards d’année Dieu créa la terre car il est omniscient, omnipotent, omniprésent, omni conscient, omni culturel et intemporel.

-8,000 ans à -1,000 av JC
Mythologies d’Amérique.

Les Abénaquises

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La mythologie abénaquise peut se diviser en trois périodes: l’Âge Ancien, où l’humanité et les animaux se confondent, l’Âge d’Or, où les animaux sont encore beaucoup comme les humains mais leur nombre diminue, et l’Âge Présent.
Les cérémonies religieuses abénaquises sont célébrées par des chamans appelés Medéoulin (Mdawinno).
Il y a des personnages maléfiques ou bénéfiques dont des êtres quasi humains qui hantent les eaux profondes des cours d’eau.
• Ato-sees (aussi Atosis) : un Médéoulin qui est à la fois serpent et humain. Il force les gens à trouver une petite branche pour qu’il les cuisine avec ; fut aveuglé par Moosbas.
• Az-ban (aussi Azeban) : être espiègle en forme de raton laveur ou de carcajou.
• Kee-wakw : un cannibale énorme habitant la forêt.
• Kee-zos-en : le dieu du Soleil. Il est un aigle qui ouvre ses ailes pour créer le jour et les ferme pour commencer la nuit.
• Keeta-skog (aussi Peeta-skog) : être en forme de serpent qui lutte contre Pa-don-giak.
• K-tsee Awa-soos : ce sont les quatre premières étoiles de la Grande Ourse, qui est chassée toutes les nuits par les chasseurs; elle est tuée chaque automne et son sang tombe à terre, changeant les couleurs des arbres, pendant que la constellation est à l’envers; elle est remise dans la bonne position au printemps, et l’Ourse renaît.
• Mat-gwas : un être dans la forme d’un lapin, et le premier Médéoulin.
• Metee-kolen-ol : une race de sorciers cruels aux cœurs de glace.
• Nanom-keea-po-da : un être vivant sous terre qui provoque les tremblements de terre.
• Nee-ben : une femme dont la beauté force Pe-ben à fuir au nord; elle représente donc l’été.
• P-mol-a (aussi Pamola, Bmola, Pomola) : un oiseau et être de la nuit qui emmène ses prisonniers à Alomkik, près du mont Katahdin, et provoque le mauvais temps.
• P-son-en : un être en forme d’aigle qui fait neiger en ouvrant ses ailes.
• Pa-don-gi-ak : sept frères à la peau claire et aux cheveux dorés, mi-humains mi-oiseaux, qui habitent le lac Champlain. Féroces, ils luttent contre Keeta-skog et sont des êtres du tonnerre et de foudre.
• Pe-ben (aussi Pebon) : un sorcier puissant qui endort son audience quand il raconte des histoires. Il est l’esprit de l’hiver.
• See-gwen : un jeune mâle qui aime Nee-ben (l’été) et l’emmène au nord chaque printemps.
• Tabal-dak (aussi Tabaldak) : le créateur, androgyne, de l’existence.
• Wa-won-dee-a-megw : un être en forme d’escargot qui peut vivre dans les arbres, sur la terre ou dans l’eau. Peut changer de taille et son apparence pour avoir l’air d’un serpent énorme, un alligator ou un homme à la peau d’écailles. Il a des cornes qui peuvent se moudre pour faire une poudre magique.
• Wad-zoos-en : l’aigle qui bat ses ailes pour créer le vent.
• Wassan-mon-ganeehla-ak : une race d’humains qui jouent avec une balle de lumière, causant l’aurore polaire.
• Oodzee-hozo (aussi Odzihozo) : « l’homme qui s’est créé lui-même. » Un homme qui exista avant la création des jambes. Il rampait partout, créant des montagnes, des vallées et des rivières. En cette première forme, il est appelé Bemee-geedzin-pobi-zeed. Il créa aussi le lac Champlain, sacré pour les Abénaquis. Il se transforma en pierre au milieu du lac et habite l’île de Rock Dunder, qui est à l’ouest de Burlington au Vermont.
• Tool-ba : être imbécile en forme de tortue; oncle de Gluskab.
• Pla-ween-noo : être en forme de tortue; mère de Gluskab et sainte patronne des Sokwaki.
• A-gaskw (aussi Nokemis) : être en forme de siffleux; grand-mère de Gluskab et très sage.
• Moos-bas : être en forme de vison. Fils adopté de Gluskab, fabrique des flèches et remplit quelquefois les vœux.
• Mool-sem : le chien blanc de Gluskab qui pouvait se contracter ou s’agrandir.
• M-da-weelh-ak: Le chien noir de Gluskab, qui pouvait également se contracter ou s’agrandir. Le messager de Gluskab.
• A-senee-ki-wakw : une race de géants en pierre. Le premier peuple créé par Gluskab, mais il les détruira parce qu’ils écrasaient les autres animaux et blessaient la terre dû à leur grande taille.
Tabal-dak, l’être créateur, créa les humains. Gluskab (des variantes de lui sont associées aux branches différentes des Abénaquis, à savoir : Glooscap, Glooskap, Gluskabe Klooskomba et Nanabozho) et Malsumis sont nés de la poussière sur sa main. Gluskab et Malsumis ont tous les deux le pouvoir de faire un monde meilleur, mais seulement Gluskab l’essaie. Malsumis cherche à faire du mal même aujourd’hui.
Gluskab fonda l’Âge d’Or de la terre en changeant les êtres du mal de l’Âge Ancien, les faisant plus petits et plus sûrs. Il montra aux humains comment chasser et pêcher, construire des abris et leur enseigna tout le reste du savoir abénaqui de l’art, l’invention et la science.
Le départ de Gluskab termina l’Âge d’Or, bien qu’il soit prédit qu’il reviendra et renaîtra encore.
Me-koom-wee-soo est l’assistant de Gluskab; il a un arc en ivoire. Il s’emporte facilement et prend du poids au fur et à mesure de la montée de sa colère; éventuellement il se transforme en pierre. Gluskab et lui eurent une fois une compétition de tir à l’arc; Me-kom-wee-soo a tiré une flèche au sommet du mont Washington, y créant un étang, et la flèche de Gluskab fit un trois[pas clair] dans le ciel, ensuite appelé msatawa (l’étoile du berger).
Gluskab savait que les chasseurs mettent de la pression sur l’écosystème et peuvent l’endommager. Il demanda de l’aide à l’esprit de la marmotte, et elle lui donna tous les poils sur son ventre, tissés pour former un sac magique (c’est pour ça que les marmottes ont des ventres nus). Gluskab alla ensuite à une montagne où Tabal-dak avait mis un aigle énorme (P-mol-a), qui faisait du vent en battant ses ailes. Après les avoir attachés, il se rendit compte qu’un peu de vent était nécessaire, donc il les attacha un peu moins fort. Il sauva le monde d’un monstre en forme de grenouille qui avalait toute l’eau sur la planète. Quand Gluskab éventra le monstre, des animaux s’en sont enfuis et se sont transformés en poissons. Certains Abénaquis croient que Gluskab est fâché parce que les Blancs n’obéissent pas à ses lois.
• Alom-bag-winno-sis : un être un peu filou qui renverse les canoës.
• Alom-begwi-no-sis : une race d’hommes aquatique et naine qui peut se contracter ou s’agrandir selon leur humeur. Ils ont un chaudron dans lequel ils peuvent transformer quelques graines de maïs en une quantité énorme. Voir l’un d’eux prédit une mort par noyade.
• Ask-we-da-eed : un être de feu, en forme de feu follet, qui amène la mauvaise chance et la mort ; il est aussi lié aux comètes et aux météores.
• Atsolowas : un être filou, espiègle.
• Awa-hon-do : des êtres en forme d’insecte qui piquent les humains.
• Awes-kon-wa : un petit farfadet volant associé avec les Mohawks.
• Batsolowanagwes : un filou bénin.
• Bedig-wajo (Abénaquis de l’ouest) ou Ktaden (Abénaquis de l’est) : un héros.
• Chibaiskweda : un gaz des marais créé par le fantôme d’un corps mal enterré.
• Do-gakw-ho-wad : des petits hommes qui étaie les mâchoires des animaux pour éviter d’être mangés2,3.
• Dzee-dzee-bon-da : un monstre tellement affreux qu’il est lui-même effrayé par son apparence4.
• Ko-gok : un autre monstre.
• Lo-lol : un monstre effrayant.
• M-ska-gwe-demoos : une femme habitant les marais avec de la mousse en guise de cheveux. Elle pleure toute seule dans la forêt et est potentiellement dangereuse.
• Maski-mon-gwe-zo-os : une créature en forme de grenouille qui séduit les hommes et les enfants et les tue. Apparaît soit dans la forme d’une perdrix, soit dans la forme d’une femme habillée en mousse avec une ceinture en écorce de Thuja occidentalis.
• Meek-moos-ak : une paire de petits jumeaux qui séduisent les femmes, qui sont ensuite condamnées à ne jamais vouloir se marier; ils tuent les chasseurs en hiver. Possiblement une personnification des Micmacs.
• N-dam-keno-wet : une créature mi-poisson, mi-humain avec un petit visage et de longs cheveux; provoque les femmes se baignant dans l’eau.
• P-skig-demo-os : une créature femelle qui tue les hommes et les enfants.
• Pak-zin-skwa : une vieillarde moche.
• Pim-skwa-wagen-owad : des petites créatures aquatiques qui pincent.
• Pok-wegee-men : des petites créatures créées à partir de l’écorce de frêne.
• Tsa-tsamolee-as : l’idiot clownesque.
• Tsi-noo : une personne dont le cœur est de glace et qui n’a pas d’âme; il mange les âmes des autres pour rester fort.
• Wana-games-ak : des créatures aquatiques amicales alliées des Abénaquis, les prévenant d’attaques. Leurs visages sont si étroits qu’ils n’ont pour ainsi dire que deux dimensions.
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La mythologie aztèque

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(ou mythologie mexica) est l’ensemble des mythes sur lesquels reposait la religion aztèque. Elle partage de nombreux éléments d’autres anciennes mythologies mésoaméricaines mais elle s’en distingue en particulier par la place prépondérante du dieu tribal originel (selon le Codex de Florence) des Mexicas, Huitzilopochtli, dieu de la guerre et du soleil1, dont les Aztèques se considéraient comme le peuple élu, chargé d’assurer la marche du soleil en le nourrissant par les sacrifices. Ce sentiment avait été renforcé par la réforme sociale et religieuse de Tlacaelel sous le règne des empereurs Itzcoatl, Moctezuma Ier et Axayacatl au milieu du xve siècle.

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Outre la croyance en ce dieu principal, la mythologie aztèque, comme toutes les autres mythologies amérindiennes, se caractérise par un polythéisme illimité et strictement fonctionnaliste, c’est-à-dire que les dieux, voués à la conservation du monde, sont affectés à des tâches précises d’assistance aux hommes. Contrairement aux philosophies moralisatrices, la mythologie aztèque n’est pas basée sur la problématique du paradis et de l’enfer ou du bien et du mal. De même que les autres mythologies mésoaméricaines, elle s’articule autour d’une dualité universelle, la vie et la mort incarnant deux pôles complémentaires plutôt qu’opposés de l’existence humaine et de la création.

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À l’origine de toutes choses, il existait un dieu unique appelé Ometeotl (c’est-à-dire Dieu-deux en nahuatl). Ce nom renvoie à une des conceptions les plus fondamentales de la religion aztèque : le dualisme. Les Aztèques se représentaient tout sous forme de binômes (masculin-féminin, chaud-froid, humide-sec, etc.) qui étaient en conflit, tout en étant complémentaires.
A siégeant au treizième niveau du ciel, appelé Ilhuicatl-Omeyocan (lieu de la dualité).Selon l’Historia de los Mexicanos por sus Pinturas, ce couple engendra quatre divinités primordiales : Tlatlauhqui Tezcatlipoca (miroir fumant rouge en nahuatl), Yayauhqui Tezcatlipoca (miroir fumant noir en nahuatl), Quetzalcoatl et Omitecuhtli ou Maquizcoatl, (les Mexicains l’appelaient « Huitzilopochtli »). Ensuite, après 600 ans, ces divinités se mirent à créer à leur tour.

Les dieux, selon les croyances aztèques ont successivement créé plusieurs mondes, chaque fois anéantis.
Il existe plusieurs versions de ce mythe cosmogonique, que l’on retrouve ailleurs au Mexique central et, plus largement, en Mésoamérique. Chaque version diffère des autres sur certains points, mais le schéma général reste le même : avant le monde actuel, se sont succédé plusieurs âges ou « soleils ».
Chacun d’entre eux possédant certaines caractéristiques et s’étant terminé par un certain type de catastrophes. Deux de ces versions sont pratiquement identiques (on les trouve dans les manuscrits connus sous le nom de Leyenda de los Soles3 et Historia de los Mexicanos por sus Pinturas4) ; ils correspondent probablement à une sorte de version aztèque « officielle »5 de ce mythe.
• Ocelotonatiuh (Soleil du jaguar en nahuatl) : dans la Leyenda de los Soles, ce soleil est appelé «Nahui-Ocelotl» (Quatre-jaguar en nahuatl) : Les hommes sont dévorés par les jaguars. Dans l’Historia de los Mexicanos por sus Pinturas, on précise que c’est Tezcatlipoca, sous forme de jaguar, qui les dévore.
• Ehecatonatiuh (Soleil de vent) : dans la Leyenda de los Soles, ce soleil est appelé Nahui Ehecatl « Quatre-vent ». L’humanité est détruite par un vent violent. Dans l’Historia de los Mexicanos por sus Pinturas, Tezcatlipoca fait souffler une tempête et les hommes sont métamorphosés en singes.
• Quiauhtonatiuh (Soleil de pluie) : dans la Leyenda de los Soles, ce soleil est appelé Nahui Quiahuitl « Quatre-pluie ». L’humanité est détruite par une pluie de feu. Dans l’Historia de los Mexicanos por sus Pinturas, Quetzalcoatl détruit cet univers en le submergeant sous une pluie de feu.
• Atonatiuh (Soleil d’eau) : dans la Leyenda de los Soles, ce soleil est appelé Nahui Atl « Quatre-eau ». Il s’acheva en un déluge de 52 ans. Les hommes se noyèrent et furent changés en poissons. On précise qu’un homme (Tata) et une femme (Nene) furent sauvés mais, ayant désobéi à Tezcatlipoca, ils furent transformés en chiens. Dans l’Historia de los Mexicanos por sus Pinturas, on dit simplement que tous les hommes furent transformés en poissons.

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«Nahui Ollin» (Quatre-tremblement de terre ou Quatre-mouvement) est le cinquième et dernier soleil et il doit s’effondrer dans des séismes. Les Tzitzimime, monstres squelettiques qui hantent à l’occident les marches de l’univers, anéantiront l’humanité. Rien ne garantissait le retour du soleil et des saisons aussi la mission des Aztèques consistait à repousser l’assaut du néant. Il fallait fournir au Soleil et aux autres divinités « l’eau précieuse ».

Une autre version, le Codex Vaticanus A, ne mentionne que quatre soleils : Matlactli Atl, Ehecoatl, Tlequiyahuillo et Tzontilic. Quetzalcoatl, sous la forme de Xolotl le « Dieu-chien », alla dérober aux enfers de Mictlantecuhtli, les ossements desséchés des morts et les arrosa de son sang pour donner vie aux hommes.
L’aigle et le serpent est un mythe ancien aztèque. Il narre la longue quête d’une tribu de ce peuple dans la recherche de sa terre promise par le dieu Huitzilopochtli. Cette terre serait reconnaissable grâce au « signe » : l’aigle perché sur un nopal avec un serpent dans le bec.
Cette terre s’avère être une petite île inhospitalière qui, par la suite, deviendra une des plus grandes puissances du monde aztèque. Cette histoire relaterait la fondation de la ville de Tenochtitlan, aujourd’hui Mexico. Le Mexique conserve le symbole de l’aigle et du serpent sur son drapeau ainsi que sur le sceau du Nouveau-Mexique. Il existe plusieurs variantes de cette légende.
Selon la mythologie aztèque, le sang humain (l’« eau précieuse ») était nécessaire au dieu soleil Huitzilopochtli pour pouvoir continuer à exister. Les sacrifices humains étaient donc courants. On sacrifiait également en l’honneur d’autres dieux. Le sacrifice concernait principalement les prisonniers, mais il pouvait également s’agir de volontaires. En effet, selon leur croyance, la vie qui les attendait dans l’autre monde dépendait non de leurs actions sur terre mais de leur trépas ; or, les deux morts considérées comme les plus glorieuses étaient le sacrifice et la mort au combat.

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Cependant, certains dieux comme Quetzalcoatl, s’opposaient au sacrifice des humains. Dans le polythéisme aztèque, les dieux étaient souvent hérités d’autres cultures : les Aztèques assimilaient en effet tous les dieux des peuples qu’ils vainquaient. Par exemple le dieu de la fertilité, Xipe-Totec, était vénéré par les Yopi. Tezcatlipoca et Quetzalcoatl étaient déjà l’objet d’un culte par des civilisations plus anciennes de Mésoamérique et furent adorés par différentes cultures sous différents noms.
Si certains de ces dieux avaient des caractéristiques incompatibles avec les leurs, ils se contentaient de lui rendre un culte dans des temples particuliers11 : à Tenochtitlan, il s’appelait Coacalco, la maison du serpent. Le concept de Teótl (pluriel Teteo) est au cœur de la mythologie aztèque.
Ce mot nahuatl, que l’on pourrait traduire par « dieu », renvoie en fait à une conception plus large : le teotl serait une énergie dynamique et immatérielle de la divinité, un peu à la manière du Mana polynésien12. La nature véritable du Teotl est l’une des questions les plus débattues par les historiens.
Il permet de comprendre la chute de l’Empire aztèque : l’empereur Moctezuma II pensait en effet que Cortés et les conquistadores étaient des Teteo, non comme de véritables dieux, mais comme des phénomènes mystérieux et inexplicables.


La Mythologie Guaranie

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Tau et Kerena

La mythologie guaraníe fait référence aux croyances du peuple guarani localisé dans la zone amazonienne de l’Amérique du Sud, et plus spécialement les peuples originaires du Paraguay et des régions entourant l’Argentine, le Brésil, et la Bolivie.

Il n’existe aucune trace écrite des anciens mythes et des légendes associés au peuple guaraní. La langue guaraníe ne fut transposée sous forme écrite qu’avec l’arrivée des Jésuites qui développèrent une graphie et une grammaire propre. Avant cela, la totalité de leurs croyances religieuses n’était donc transmise que par voie orale. Ceci explique pourquoi les récits sur les dieux, et les mythes et légendes associés, peuvent varier d’une région à une autre. Les différences régionales peuvent être tellement importantes qu’elles attribuent parfois un rôle différent à une même divinité.

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Bien qu’un grand nombre de peuples d’origine guaraníe se soient intégrés à la société moderne et que leurs croyances aient été altérées ou remplacées par le christianisme (dû en grande partie au travail d’évangélisation des missionnaires jésuites du xvie siècle), plusieurs de leurs croyances profondes sont toujours en vigueur dans les zones rurales de la région guaraníe. Les mythes et légendes peuvent ainsi se perpétuer à notre époque.

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Contrairement à ce que l’on pensait, le peuple guaraní n’était pas monothéiste. Aussi, bien que Tupá fut une divinité de premier ordre, il existait d’autres dieux suprêmes qui créèrent la « Terre sans Mal » et qui sont à l’origine des autres dieux. Les missionnaires jésuites tireront avantage de la place centrale de Tupá en l’identifiant au dieu chrétien pour détourner le sens initial du grand mythe fondateur.

Les Guaranís croyaient qu’à l’origine des temps était le chaos, formé de la nébuleuse primitive (Tatachina) et des vents originels. Ñamandú, aussi appelé Ñanderuvusú, Ñanderuguasu (« notre grand-père ») ou Ñanderu pa-patenonde (« notre premier ancien grand-père ») se créa lui-même à partir du chaos.

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Le processus d’autocréation de Ñamandú se divise en étapes, à la manière d’une plante : il se basa sur ses racines (les divines plantes des pieds), étendit ses branches (des bras avec des mains bourgeonnantes de doigts et d’ongles), construisit sa cime (un diadème de fleurs et de plumes Yeguaka) et se dressa comme un arbre. Une fois sa création achevée, le cœur de Ñamandú commença à rayonner, ce qui élimina les ténèbres primitives.

Il décida ensuite de créer la Parole Créative (Ayvú) qui sera par la suite confiées aux humains pour permettre le développement du langage.

Il termina la création de son corps en générant les autres dieux principaux qui l’aideront à accomplir sa lourde tâche : Ñanderu py’a guasu (le père des mots, littéralement « Notre père au grand cœur »), Karaí (le maître des flammes et du feu solaire), Yakairá ou Yaraira (le maître de la brume, du brouillard et de la fumée de pipe que respirent les chamans) et Tupã (le maître des eaux, des pluies et du tonnerre). Il leur fut accordé la conscience de leur propre divinité et l’essence sacrée de l’Ayvú.

Les quatre compagnons procédèrent alors à la création de la première Terre. Ñamandú croisa deux bâtons indestructibles et posa la Terre dessus. Afin de s’assurer que les vents originels ne l’emporteraient pas, il l’attacha à l’aide de cinq palmes sacrées : une au centre et les quatre autres à chaque extrémité. Une en direction de la demeure de Karaí (vers l’ouest), la seconde en direction de l’origine des vents nouveaux (au nord), la troisième vers la demeure de Tupã (à l’est) et la quatrième en direction de l’origine de l’espace-temps primitif (au sud). Le firmament repose sur ces colonnes.

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À côté de cette terre, nommée Yvy Tenonde (la Terre Originelle), il créa la mer, puis le jour et la nuit. Ils commencèrent à la peupler d’animaux et à créer les premières plantes. Les hommes apparurent par la suite et cohabitèrent avec les dieux. Les hommes, les animaux et les plantes qui habitent ce monde ne sont qu’un simple reflet de ceux créés à l’origine par Ñamandú.

Ñamandú rencontra Ñanderu Mba’ekuá (« notre père savant ») et lui proposa y de partir en quête d’une femme. Pour cela, ils construisirent un récipient de glaise et le recouvrirent. Quand ils le rouvrirent, Ñandesy (« notre mère ») en ressortit.

Ñandesy fit l’amour avec les deux dieux et engendra un fils de chacun. Quand Ñamandú eut vent de l’adultère de sa femme, il récupéra ses affaires et se retira dans sa demeure céleste. Abandonnée, Ñandesy partit à la recherche de son mari mais elle se perdit en chemin et fut dévorée par des jaguars avant d’avoir pu accoucher. Néanmoins, étant d’origine divine, les enfants survécurent et furent nourris par la grand-mère des jaguars. Les jumeaux se prénommaient Ñanderyke’y (le grand frère), fils de Ñamandú; et Tyvra’i (le petit frère), fils de Ñanderu Mba’ekuá.

Après une succession d’aventures et de mésaventures, les problèmes continuèrent avec Añá (l’oncle mais néanmoins ennemi des jumeaux) qui tenta de leur rendre la vie impossible. Les deux frères réussirent à se mettre à l’abri en rejoignant la demeure éternelle de Ñamandú. Ils y retrouvèrent également leur mère qui avait été ressuscitée par son époux. Une fois là-bas, Ñamandú leur accorda des pouvoirs divins et attribua le contrôle du Jour à Ñanderyke’y, qui changea alors de nom pour Ñanderu Kuarahy (“notre père le Soleil”), et celui de la nuit à Tyvra’i, qu’on appela alors Ñanderu Jasy (“notre père la Lune”).

Sur Yvy Tenonde, la première Terre, les hommes vivaient aux côtés des dieux. Ils ne manquaient de rien et ils ne tombaient jamais malades. Cependant, l’un d’eux, nommé Jeupié, transgressa le plus grand des tabous : l’inceste, en couchant avec la sœur de son père. Les dieux punirent cet acte par un déluge (Mba’e-megua guasu) qui détruisit la première Terre et ils partirent vivre dans les cieux.

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Ñamandú décida alors de créer une deuxième Terre, imparfaite, et sollicita l’aide de Jakairá qui répandit la brume vivifiante sur la nouvelle terre. Les survivants du déluge s’installèrent alors sur cette nouvelle Terre où régnaient la maladie, les douleurs et les souffrances. Les hommes de cette nouvelle Terre, appelée Yvy Pyahu, cherchèrent dès lors à retourner vers la première Terre, la « Terre sans Mal ».

Les mythes guaranís transmis par la tradition orale parlent d’une troisième reconstruction qui donnerait jour à une Terre sans imperfection. Malgré tout, bien qu’ils attendent l’arrivée de cette nouvelle Terre, les hommes peuvent avoir accès à Yvymara’e&ytilde;[Quoi ?], dès lors qu’ils observent un comportement irréprochable vis-à-vis de la communauté. Ni les punitions, ni la malchance ou les épreuves n’existeront sur cette Terre mythique.

Tupã est la première figure qui apparaît dans la plupart des légendes guaraníes lors de la création du monde. Il s’agit du dieu suprême de toute création. Avec l’aide de la déesse lunaire, Arasy, Tupã descendit sur Terre sur une colline de la région d’Aregúa, au Paraguay, d’où il créa tout ce que l’on peut trouver à la surface de la Terre : océans, forêts, animaux… Il est dit également que les étoiles furent créées à cet instant.

Tupã donna ensuite naissance à l’humanité dans une cérémonie élaborée, où il façonna deux statues de glaise d’un homme et d’une femme, à partir de plusieurs éléments de la Nature. Après avoir insufflé la vie dans ces formes humaines, il les laissa en compagnie des esprits du Bien et du Mal. Selon la plupart des mythes guaranís, le peuple guaraní était le premier peuple à prendre vie, dont descendent ensuite toutes les autres civilisations.

La création de l’homme n’apparaît sous cette forme qu’à partir de l’évangélisation des jésuites qui « fusionnes premiers humains à avoir été créés par Tupã était Rupave et Sypave, dont les noms signifient Père et Mère du peuple. Le couple eut trois fils et un grand nombre de filles. Le premier fils s’appelait Tumé Arandú, et était considéré comme l’homme le plus sage et comme le grand prophète du peuple guaraní.

Le second, Marangatú, était un commandant bienveillant et généreux, et fut le père de Kerana, la mère des 7 monstres légendaires du mythe guaraní. Leur troisième fils, Japeusá, fut considéré dès sa naissance comme un menteur, un voleur et un escroc, qui n’agissait qu’à l’insu des gens pour en tirer avantage. Il finit par se suicider, en se noyant, mais ressuscita sous la forme d’un crabe, et depuis ce jour, tous les crabes sont condamnés à marcher à l’envers tout comme Japeusá.

Parmi les filles de Rupave et Supave, on trouve Porâsý qui se sacrifia courageusement pour débarrasser le monde de l’un des sept monstres légendaires en réduisant ses pouvoirs (et donc le pouvoir du Mal).

On considère que plusieurs des premiers humains ont effectué leur ascension à leur mort et devinrent ainsi des divinités mineures.

Keranan, la magnifique fille de Marangatú, fut capturée par la personnification ou l’esprit du mal appelé Tau. Ensemble, ils eurent sept fils qui furent maudits par la déesse Arasy. Celle-ci les rendit tous monstrueux sauf un. Les sept sont des personnages de proue de la mythologie guaraníe, et pendant que des dieux mineurs ou mêmes les premiers hommes sont oubliés, ces sept-là restent vivaces dans la mémoire collective. Dans certaines zones rurales, ils sont encore vénérés.

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Les sept enfants de Tau et Kerana sont, par ordre de naissance :

Teju Jagua, le dieu des cavernes et des fruits ;

Mbói Tu’i, le dieu des cours d’eau et des créatures aquatiques

Moñái, le dieu des champs. Il fut vaincu par le sacrifice de Porâsý ;

Jasy Jaterei, le dieu de la sieste, le seul à ne pas ressembler à un monstre ;

Kurupi, le dieu de la sexualité et de la fertilité ;

Ao Ao, le dieu des collines et des montagnes ;

Luison, le dieu de la mort.

Angatupry, l’esprit du Bien, l’opposé de Tau ;

Pytajovái, le dieu de la guerre ;

Pombero, l’esprit de la malice ;

Caá Porá, fantasme féminin étrange et changeant de la jungle ;

Caá Yarí, maitresse du maté, déesse des cheveux argentés et qui récompense les hommes en leur offrant l’herbe du maté ;

Abaangui, le dieu à qui l’on attribue la création de la Lune ;

Jurupari, un dieu qui ne peut être vénéré que par les hommes. Son culte n’est présent que dans des tribus isolées du Brésil ;

Yande Yari, « la grand-mère », l’esprit de la rivière Parapetí en Bolivie.


Mythologie INCA

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Viracocha, divinité majeure de la mythologie Inca.
La mythologie inca regroupe l’ensemble des mythes et légendes qui expliquent, représentent ou symbolisent les diverses croyances incas.
À la suite de la conquête de l’Empire inca par Francisco Pizarro, la plupart des traces de la culture des Incas furent détruites (toutefois, une théorie avancée par Gary Urton affirme que les quipus constituent un système de notation qui aurait pu enregistrer des données phonologiques ou logographiques).

Ce dont on est actuellement sûr est basé sur les témoignages des missionnaires, sur l’iconographie des poteries et de l’architecture inca, et sur les mythes et légendes que continuent à se transmettre les autochtones.

Manco Cápac est le fondateur légendaire de la dynastie des Incas au Pérou et en Bolivie et de la dynastie Cuzco à Cuzco. L’histoire autour de cette figure mythique est assez confuse, notamment concernant sa naissance, sa jeunesse et son rôle à Cuzco. Dans l’une des légendes existantes, il était le fils de Tici Viracocha. Dans un autre mythe, Manco Cápac aurait été extrait des profondeurs du lac Titicaca par le dieu soleil Inti. Cependant, l’interdiction qui prévalait à l’époque proscrivant la prononciation du nom de Viracocha par les roturiers pourrait être une explication à l’existence de mythes parallèles permettant de conserver pour chaque strate sociale un mythe fondateur disposant d’une base commune.

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Supay, dieu de la mort durant la cérémonie andine diablada

Il existe de nombreux mythes autour de Manco Capac et son arrivée au pouvoir. Dans l’un de ces mythes, Manco Capac et son frère Pacha Kamaq seraient les fils du dieu Inti. Manco Capac, lui-même, était adoré comme le feu et le dieu du soleil. Dans un autre mythe, Manco Capac fut créé avec Mama Ocllo (parfois remplacée dans d’autres contes par d’autres frères et sœurs additionnels) dans les profondeurs du lac Titicaca où ils firent surface avant d’aller sur l’île du Soleil en Bolivie. Toujours d’après cette légende Inti, Manco Capac et ses frères et sœurs furent envoyés sur Terre par le dieu soleil et apparurent dans la grotte de Puma Orco à Paqariq Tampu, Manco Capac disposant alors d’un bâton en or nommé Tapac-Yauri. Il leur fut alors ordonné de créer un temple pour le dieu Soleil, leur père. La fratrie partit donc en expédition.

Dans la légende mentionnant Viracocha, Manco Capac était le fils de Viracocha de Paqariq Tampu, cité à 25 km au sud de Cuzco. Lui et ses frères (Ayar Auca, Ayar Cachi et Ayar Uchu) et ses sœurs (Mama Ocllo, Mama Huaco, Mama Raua et Mama Cura) vécurent à Paqariq Tampu et unifièrent les populations locales et les dix ayllu qu’ils rencontrèrent durant leurs voyages pour conquérir les autres tribus de la vallée de Cuzco. Cette légende intègre aussi le bâton d’or qui lui aurait été donné par son père.
Ces légendes peuvent varier de l’une à l’aute, mais de manière assez récurrente, il est expliqué que le jeune Manco aurait trahi ses frères plus âgés, les aurait tués et serait alors devenu Cuzco.

Comme chez les Romains, les Incas autorisaient les différentes cultures qu’ils intégraient dans leur empire à conserver leur religion. La liste ci-dessous présente les principaux dieux de ces peuples agrégés dans l’empire inca, certains d’entre eux sont similaires et renvoient parfois à la même symbolique (créateur de l’univers, protecteur des hommes). Sauf mention contraire, ces dieux ont pu être vénérés par différents ayllus ou sous d’autres forme.

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Représentation de la cosmologie des Incas, d’après Juan de Santa Cruz Pachacuti Yamqui Salcamayhua (1613), reproduisant un dessin présent dans le temple du soleil Qurikancha à Cuzco, avec Inti (le Soleil), Killa (la Lune), Pachamama (la mère-terre), Mama Qucha (mère de la mer), et Chacana (la croix du Sud) avec Saramama (la mère du grain) et Kukamama (la mère de la Coca).

Apu était un dieu (ou un esprit) des montagnes. Les principales montagnes avaient chacune leur propre apu et certaines d’entre elles recevaient des sacrifices. Certains rochers et grottes pouvaient aussi avoir leur propre apus.
Apocatequil, parfois écrit Apotequil (mais aussi connu sous le nom de Illapa) était le dieu de la foudre.
Ataguchu était un dieu mentionné dans le mythe de la création.
Axomama (s’écrit aussi Acsumama ou encore Ajomama) était la déesse de la pomme de terre. Son nom est composé des mots acsu (Pomme de terre) et mama (Mère), soit littéralement « Mère de la Pomme de terre » en langue quechua. Dans la mythologie Inca, elle est la fille de Pachamama.
Catequil était un dieu de la foudre et du tonnerre.
Cavillaca était une déesse vierge connue pour avoir mangé un fruit, en fait le sperme de
Coniraya, le dieu Lune, ce qui l’a mise enceinte. Quand elle donna naissance à un fils, elle demanda que le père (qu’elle ne connaissait pas), reconnaisse l’enfant mais aucun ne le fit. Elle prit alors le nouveau-né, le posa par terre et ce dernier rampa vers Coniraya. Couverte de honte en raison de l’apparence misérable de Coniraya encore déguisé en humble berger, elle courut vers la côte du Pérou où elle se métamorphosa elle et son fils en rochers.

Ch’aska (Vénus) ou Ch’aska Quyllur (l’étoile de Vénus) était la déesse de l’aube et du crépuscule.
Copacati était une déesse d’un lac.
Ekeko était un dieu du foyer et de la richesse. Les anciens fabriquaient des poupées représentant ces divinités et plaçaient à l’intérieur de celles-ci des miniatures représentant ce qu’ils désiraient. Les Incas croyaient que ceci permettait de réaliser leurs souhaits. La légende voulait qu’Ekeko conservait la Voie lactée dans une cruche et qu’il l’utilisait pour faire pleuvoir.
Illapa (« foudre et tonnerre »), aussi appelé Apu Illapu, Ilyap’a ou encore Katoylla, était un dieu du temps (météorologie) très populaire. Il était fêté le 25 juillet. Il était souvent représenté comme un homme portant des vêtements resplendissants et portant sur lui un gourdin et des pierres. Il était anciennement le principal dieu du royaume de Qulla qui devint à la suite de sa conquête la province inca Qullasuyu.
Inti était le dieu du soleil. Source de chaleur et de lumière, protecteur du peuple inca. Inti était considéré comme la divinité la plus importante. Les empereurs incas se réclamaient d’ailleurs de sa descendance.
Kon était le dieu de la pluie et du vent qui venait du sud. Il était l’un des fils de Inti et de Mama Quilla (ou Pachamama). Certaines légendes le décrivent comme le dieu des phénomènes climatiques venus du sud alors que son frère Pachacamac régnait sur le vent et la pluie venus du nord.
Mama Allpa était une déesse de la fertilité, représentée avec des multiples seins.
Mama Qucha (« mère de la mer ») était la déesse de la mer et des poissons, protectrice des marins et des pêcheurs. Dans une des légendes existantes, elle était la mère d’Inti et de Mama Killa qu’elle aurait eu avec Viracocha.

inca 4Mama Pacha (parfois nommée Pachamama), assimilée à la Terre-Mère ou à la Mère-Nature, était une déesse de la fertilité qui présidait à la plantation et à la récolte, et la femme de Pacha Kamaq, un dragon. On croyait qu’elle était responsable des tremblements de terre.
Mama Killa (« mère de la Lune » ou « mère en or ») une déesse de la lune, des festivals et des mariages. Elle était la fille de Wiraqucha et de Mama Qucha ; et suivant les légendes, la femme ou la fille d’Inti. Elle était la mère de Manqu Qhapaq, Pacha Kamaq, Kon et Mama Uqllu.
Mama Sara (« mère du maïs », parfois nommée Saramama) était la déesse du grain. Elle était associée au maïs qui était largement cultivé à l’époque dans ces régions. Parfois, le maïs était utilisé pour confectionner des poupées à l’effigie de Mama Sara. Elle était aussi associée aux saules.
Pacha Kamaq (« créateur du monde ») était une divinité liée à la création du monde souterrain, initialement vénéré par les Ichma puis, plus tard, intégré au mythe de la création du monde.
Paryaqaqa était un dieu de l’eau dans la mythologie pré-inca, mais qui fut repris et vénéré par les Incas. Il était un dieu des averses et un dieu créateur. Il est né faucon mais devint par la suite humain.
Paricia était un dieu tenu responsable des inondations pour qui ne lui montrait pas du respect. Il est possible que ce soit un autre nom du dieu Pacha Kamaq.
Supay était à la fois le dieu de la mort et le maître de l’Uku Pacha, le monde du dessous ainsi que d’une race de démons.
Urcaguary était le dieu des métaux, des pierres précieuses et d’autres éléments précieux issus du sous-sol.
Urquchillay était une divinité qui veillait sur les animaux.
Wiraqucha était le dieu universel. Au début, il était le principal dieu de la mythologie Inca mais Pachakuti devint empereur des Incas. Il changea alors l’ordre d’importance des dieux désignant comme divinité supérieure Inti, le dieu solaire.


Mythologie Inuit

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La mythologie inuite connaît plusieurs similitudes avec certaines religions d’autres régions polaires. Des pratiques en matière religieuses traditionnelles des Inuits pourraient être très brièvement récapitulées comme une forme de chamanisme basée sur des principes animistes.
À bien des égards, la mythologie inuite étend un peu les limites de la mythologie. Quoique le système religieux dominant aujourd’hui parmi les Inuits soit le christianisme, beaucoup d’entre eux tiennent encore à quelques croyances traditionnelles. Certains pensent que les Inuits ont adapté leurs croyances traditionnelles au christianisme, tandis que d’autres pensent qu’ils ont adapté le christianisme à leurs croyances traditionnelles.
La cosmologie inuite n’est pas une religion dans le sens théologique du terme, elle est similaire à ce que beaucoup définissent comme de la mythologie, sauf qu’il y a une narrative sur le monde et le rôle des personnes dans ce monde. L’écrivaine inuite Rachel Attituq Qitsualik a dit : « Le cosmos inuit n’est régi par personne. Il n’y a pas de figures divines maternelles ou paternelles. Il n’y a pas de dieux du vent ou des créateurs du Soleil. Il n’y a pas de punitions éternelles dans l’au-delà, tout comme il n’y a pas de punition pour les enfants ou adultes ici, aujourd’hui. »
En effet, dans les histoires traditionnelles, les rituels et les tabous des Inuits sont tellement imbriqués dans la culture de précaution et de protection imposée par leur environnement hostile qu’on peut se demander s’ils ont vraiment des « croyances » ou une religion. Le guide inuit de l’explorateur Knud Rasmussen, Aua (un chaman), lui répondit : « Nous ne croyons pas. Nous avons peur », quand celui-ci lui posa des questions sur ses croyances. Vivant dans un monde varié et irrégulier, les Inuits ne vénéraient traditionnellement rien, mais ils avaient beaucoup peur. Certains auteurs discutent sur les conclusions qu’on peut tirer des paroles d’Aua, car le chaman était sous l’influence des missionnaires chrétiens et se convertit plus tard au christianisme. Ces auteurs disent que les personnes converties voient souvent les idées en polarisation et contrastes. Leur étude analyse également les croyances de plusieurs groupes inuits, concluant (entre autres choses) que la peur n’était pas diffuse.

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La genèse du monde telle qu’elle est racontée chez les Inuits ne comporte pas de meurtre rituel du père, contrairement aux cosmogonies de nombreux autres peuples : Titanomachie chez les Grecs (dans une perspective cyclique), meurtre d’Ymir chez les Vikings (démembrement d’un géant primordial). Il n’existe pas de chaos ou de vide initial d’où émerge le monde. Au commencement, il y a un Homme et une Femme, sans créateur divin et sans créature animale.
La Femme demanda à Kaïla, dieu du ciel, de peupler la terre. Il l’envoya creuser un trou dans la banquise pour y pêcher. La Femme sortit alors du trou, un à un, tous les animaux. Le caribou fut le dernier. Kaïla lui dit que le caribou était son cadeau, le plus beau qu’il puisse faire, car il nourrirait son peuple. Le caribou se multiplia et les fils purent le chasser, manger sa chair, se vêtir et confectionner des tentes avec sa peau.
Cependant, les fils de la Femme choisissaient toujours les caribous gros et gras. Un jour, il ne resta plus que les faibles et les malades dont les Inuits ne voulurent pas. La Femme se plaignit alors à Kaïla, qui la renvoya sur la banquise. Elle y pêcha l’esprit loup, envoyé par Amarok, pour qu’il mange les animaux faibles et malades. C’est pour cela que, selon la mythologie inuit, « le caribou nourrit le loup, mais c’est le loup qui maintient le caribou en bonne santé ».

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Les Inuits croyaient qu’à l’instar des humains, toute chose possède un esprit ou une âme (en inuktitut anirniq, « souffle », au pluriel anirniit), et que ces esprits perdurent après la mort — croyance commune à la plupart des cultures. Cette foi en l’omniprésence des esprits — base structurelle de la mythologie inuite — n’était cependant pas sans conséquence. Une expression inuite affirme en effet : « Le grand danger de notre existence réside dans le fait que notre régime alimentaire est entièrement constitué d’âmes. » Ainsi, pour celui qui croit que chaque chose a une âme équivalente à l’âme humaine, tuer un animal revient quasiment à tuer un homme. Et une fois l’anirniq du mort (animal ou humain) libéré, il est libre de se venger. Cet esprit ne peut alors être apaisé que par l’observance des coutumes, en évitant d’enfreindre des tabous et en pratiquant les rituels adaptés.
La vie rude et hasardeuse dans l’Arctique aurait conduit les Inuits à craindre constamment des forces invisibles. Une succession d’événements fâcheux suffisait en effet à condamner la communauté entière, et implorer des forces invisibles potentiellement courroucées et vengeresses au nom de la survie quotidienne serait la conséquence naturelle d’une existence précaire, y compris dans nos sociétés modernes. Pour un Inuit, offenser un anirniq revenait à risquer l’extinction. Dans la société inuite, le rôle principal du chaman (angakkuq) était de conseiller chacun et de rappeler à tous l’obéissance aux rituels et tabous, afin d’apaiser les esprits que lui seul pouvait voir et contacter.
Les anirniit étaient considérés comme des éléments de la silla — leur environnement céleste ou aérien, auquel ils étaient simplement empruntés. Bien qu’individuel et modelé par le corps vivant qu’il occupe, l’anirniq d’une personne fait en même temps partie d’un tout transcendant. Ceci permettait aux Inuits d’emprunter les pouvoirs ou les caractéristiques d’un anirniq en prenant son nom. De plus, les esprits d’une classe donnée — tels que mammifères aquatiques, ours polaires ou plantes — passaient pour être en quelque sorte un seul et même esprit, pouvant donc être invoqué à travers une sorte de gardien ou de maître en relation avec cette classe. Parfois, l’anirniq d’un humain ou d’un animal devenait une figure respectée ou influente, au travers d’un haut fait relater dans un conte traditionnel. Dans d’autres cas, c’était un tuurngaq malfaisant, tel que décrit ci-dessous.
À l’avènement du christianisme chez les Inuits, anirniq a pris le sens chrétien du mot « âme », formant la racine d’autres vocables chrétiens : anirnisiaq signifiant « ange », et « Dieu » pouvant être traduit par anirnialuk — « le grand esprit ».

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Certains esprits n’étaient pas liés à des corps physiques. Appelés tuurngait (au singulier : tuurngaq), ils étaient perçus comme maléfiques et monstrueux, responsables des expéditions de chasse ratées et des outils cassés. Ils pouvaient posséder les humains, comme raconté dans l’histoire d’Atanarjuat. Les chamans étaient capables de les combattre, de les exorciser, ou de les éloigner par des rituels, mais ils pouvaient aussi les capturer et les asservir afin de les utiliser pour combattre des tuurngait libres.
À l’avènement du christianisme, le mot tuurngaq est également devenu l’équivalent du « démon » chrétien.
Le chaman (en inuktitut : angakuq, parfois orthographié angakok ; au pluriel angakuit) d’une communauté n’en était pas le chef, mais une espèce de guérisseur et psychothérapeute qui pouvait guérir les blessures physiques, offrir des conseils et invoquer les esprits pour aider les humains ; il pouvait aussi combattre les esprits ou les éloigner. Son rôle était de regarder, interpréter et encourager ce qui est subtil ou invisible. Les chamans n’étaient pas entraînés : on les pensait nés avec les capacités de chamans qu’ils montreraient au fur et à mesure qu’ils grandiraient. La musique de tambour rythmique, les chants et les danses étaient souvent utilisés pendant le travail du chaman. L’illumination (en inuktitut qaumaniq) était souvent utilisée par les chamans pour décrire une aura spirituelle qui, si elle était enlevée ou détruite, pouvait entraîner la mort.

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La fonction du chaman n’est presque plus visible dans la société inuite christianisée.
Les Inuits n’avaient tout simplement pas de dieux, mais on voit souvent des noms de traditions inuites appelés dieux dans les médias non-inuites. Ce qu’ils avaient étaient des figures, qui sont vues ailleurs dans des histoires d’horreur : des êtres méchants, invisibles, vengeurs, arbitraires et très puissants qui étaient soit des tuurngait, soit des anirniit animaux ou humains particulièrement puissants devenus des entités craintes à cause d’une histoire d’abus ou d’horreur.
Parmi eux, on trouve Sedna (ou Sanna, Nerrivik, Arnarquagssaq, ou Nuliajuk), maître des animaux aquatiques ; Nanuq (ou Nanuuq, Nanook…), maître des ours polaires ; Tekkeitsertok, maître des caribous ; et Amarok, maître des loups.


MÉTHOLOGIE MAYA

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La mythologie maya fait référence aux extensives croyances polythéistes de cette civilisation précolombienne. Cette culture mésoaméricaine a suivi les traditions de sa religion durant 3 000 ans jusqu’au IXe siècle.
La plupart des textes mayas ont été brûlés par les Espagnols pendant leur invasion en Amérique. En conséquence, de nos jours, les connaissances sur la mythologie maya sont très limitées.
Si la religion maya reste en grande partie obscure, on sait néanmoins qu’ils croyaient que le cosmos était séparé en trois entités différentes : le monde inférieur (appelé Xibalba dans le Popol Vuh), la terre et le ciel.
La civilisation Maya a habité une grande partie de la Mésoamérique, sur les territoires actuels du Guatemala, du Belize, du Honduras, du Salvador et du Mexique. Son histoire a duré à peu près 3 000 années. Les Mayas sont considérés comme l’une des anciennes cultures les plus avancées en mathématiques, architecture et astronomie, ainsi que dans la construction d’une philosophie de la vie.
Deux textes permettent la compréhension de la mythologie maya :

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Le Popol Vuh (ou Livre de la Commission de l’ancien Quiche) raconte les mythes de la création de la Terre et de l’Homme, et les aventures des dieux jumeaux Hunahpú et Ixbalanqué).
Le Chilam-Balam raconte diverses faits, histoires et traditions du peuple maya. Ces livres ont été réécrits par les descendants mayas aux XVIe et XVIIe siècles, longtemps après l’influence de la culture espagnole. Ils ont donc un peu changé, mais restent la preuve des traditions religieuses d’origine et de leur développement historique.

Au commencement du monde, lorsque seuls le ciel et la mer existaient, sept dieux se réunirent en conseil : les quatre gardiens des angles de l’Univers, Tepeu l’Ouvrier, Gucumatz le seigneur au manteau de plumes vertes, et l’Huracan, appelé aussi « Cœur du Ciel ». Ils répandaient dans les ténèbres une clarté resplendissante.
Quand ils se furent mis d’accord, Huracan lança la foudre et l’éclair, fit rouler le tonnerre et prononça le mot « Terre » : aussitôt la Terre apparut à la surface de la mer, les montagnes se dressèrent, les vallées se creusèrent, et une végétation verdoyante recouvrit le paysage, à la grande joie de Gucumatz : « Sois remercié Huracan ! » s’écria-t-il.

« Notre œuvre n’a aucun sens s’il n’existe personne pour nous féliciter, fit remarquer un dieu. Créons donc des êtres parfaits, qui devront nous honorer et chanter nos louanges ! »
Ils se mirent à la tâche, et donnèrent ainsi la vie aux premiers habitants de la Terre : les oiseaux, les serpents et les fauves. Les dieux définirent le langage de chaque espèce et décidèrent d’employer les animaux comme gardiens des végétaux. « A présent, célébrez vos créateurs ! ordonnèrent-ils. Invoquez nos noms ! Honorez notre gloire ! » Hélas, les animaux ne purent que gazouiller, siffler ou hurler. Déçus, les dieux en conclurent que ces premiers êtres vivants n’étaient pas parfaits et ils leur dirent : « Vous serez désormais condamnés à être pourchassés, tués et mangés ! »

Peu désireux de rester sur un échec, les sept dieux décidèrent alors de fabriquer les Hommes qui, pensaient-ils, sauraient montrer de la reconnaissance envers leurs créateurs. Ils modelèrent donc à l’aide de terre humide tout un peuple d’êtres humains, mais une nouvelle fois ils furent déçus. En effet, bien qu’animées et sachant parler, ces statues d’argile ne pouvaient pas tourner la tête et regardaient toujours dans la même direction ; de plus elles se désagrégeaient au contact de l’eau. Surtout, les dieux leur reprochaient de n’éprouver aucun sentiment et de ne montrer pas plus d’intelligence que les animaux. Ils les détruisirent donc et se réunirent une troisième fois pour chercher le moyen de créer des hommes qui se souviendraient d’eux : « Essayons le bois ! » se dirent-ils.

Bientôt la Terre se peupla de mannequins taillés dans du bois. Ils parlaient, se reproduisaient, savaient construire des maisons ; mais ils n’avaient pas de cœur, ne comprenaient rien, allaient sans but. Comme précédemment les statues d’argile, les mannequins de bois ignoraient leurs créateurs. Ils tombèrent donc en disgrâce, se desséchèrent, puis les dieux les condamnèrent à disparaître totalement de la surface de la Terre. Sans arrêt, pendant des jours et des jours, ils firent tomber du Ciel une pluie noire comme les ténèbres, accompagnée de torrents de résine. Pour échapper à l’inondation, les hommes de bois essayèrent de se réfugier sur les toits ou dans les arbres, mais les animaux domestiques et les outils mécontents des mauvais traitements qu’ils avaient subis, se révoltèrent à leur tour et les poursuivirent. De rares survivants de cette race de bois réussirent à se cacher dans les forêts, ou ils donnèrent naissance à une espèce de petits singes qui vit dans les arbres.

« Arbre généalogique » des dieux et demi-dieux du Popol Vuh.
Décidés à réussir coûte que coûte la création des Hommes véritables, les dieux se réunirent à nouveau dans l’obscurité de la nuit : ils devaient y parvenir avant l’aurore ! « Il nous faudrait un matériau noble, dont nous ferions la chair et le sang des Hommes, et qui leur donnerait à la fois la vie, la force, et l’intelligence. Mais où le trouver ? » se demandèrent-ils.
Alors que les dieux réfléchissaient, quatre animaux vinrent les trouver : le chat sauvage, le coyote, la perruche et le milan. « Nous savons quel est ce matériau exceptionnel, annoncent-ils. Suivez-nous ! » Ils conduisirent les dieux. Ils égrenèrent les épis, moulurent les grains jaunes et blancs, et fabriquèrent une pâte dont ils firent la chair de quatre hommes. C’étaient enfin des êtres intelligents !

Ils remerciaient leurs créateurs en invoquant leurs noms. Ils voyaient dans les ténèbres, parlaient le même langage et devinrent aussi savants que les dieux. Ceux-ci finirent par s’inquiéter : « Nous avons trop bien réussi cette fois : limitons leur pouvoir ! » Ils jetèrent alors aux yeux des hommes un nuage de vapeur qui ternit leur regard si bien qu’ils ne voient plus désormais de l’Univers que ce qui est proche. Enfin satisfaits, les dieux créèrent quatre femmes de maïs et les placèrent près des hommes pendant leur sommeil. À leur réveil, ceux-ci eurent donc la joie de découvrir des compagnes : le peuple maya-quiché était né avec les huit êtres créés à ce moment-là (Balam-Quitzé, Balam-Agab, Mahucutah, Iqui-Balam, Caha-paluma, Choimha, Cakixia, Tzununiha).

Les premiers humains étaient trop intelligents et pouvaient voir presque tout. Ils remerciaient les dieux, mais les dieux virent un danger dans cette vision du monde. Donc les dieux mirent l’obscurité dans leurs yeux. Toute la sagesse des humains disparut.
Ipixcayo et Ixmucané avaient eu deux fils. Un de ces fils eut deux jumeaux, Hun Hunahpú et Vucub Hunahpú. Le premier épousa Ixbaquiyab, avec laquelle il eut aussi deux jumeaux appelés Hunbatz et Hunchouen. Hun Hunahpú et son frère jouaient beaucoup ensemble mais faisaient aussi beaucoup de bruit, ce qui vexa les Seigneurs du Xibalbá (l’inframonde). Ces Seigneurs envoyèrent plusieurs chouettes pour inviter les jumeaux à jouer au ballon avec eux. Les jumeaux furent vaincus et exécutés. Leurs cadavres furent dépecés puis enterrés sauf la tête de Hun Hunahpú, qui fut accrochée sur un arbre infertile qui n’avait jamais donné des fruits jusqu’alors.

Alors la jeune Ixquic, fille de Cuchumatic, un des Seigneurs du Xibalbá, essaya de ramasser un des fruits mais la tête de Hun Hunahpú lui cracha sur la main. Sa salive fit qu’Ixquic fut enceinte. Quand la grossesse devint visible, son père ordonna aux chouettes de tuer sa fille. Mais les chouettes furent miséricordieuses et firent croire à Cuchumatic que sa fille était morte comme il l’avait voulu. Ensuite elle alla vivre chez sa belle-mère. Ixquic enfanta finalement deux jumeaux, Hunahpú et Ixbalanqué, qui se mirent à leur tour à jouer au ballon. Par conséquent, ils furent aussi appelés par les Seigneurs du Xibalbá de même qu’avec leurs ancêtres, mais cette fois les jumeaux furent invaincus. Hunahpú et Ixbalanqué sont devenus le Soleil et la Lune.

Chilam Balam est le nom de plusieurs livres qui relatent des faits historiques et des circonstances de la civilisation maya. Ils furent écrits dans la langue maya, par des personnes anonymes, au cours des XVIe et XVIIe siècles dans la péninsule du Yucatan. À leur titre est ajouté le nom de la ville où ils ont été écrits, par exemple, le Chilam Balam de Chumayel, de Tizimin, de Maní, de Kaua ou encore d’Ixil
Ils constituent une source importante pour la connaissance de la religion, l’histoire, le folklore, la médecine et l’astronomie précolombienne Maya. Leur nom vient des mots « chilan » (le n se change en m devant la lettre b) qui signifie « prophète, devin » et de « balam » qui signifie « jaguar ». « Chilam Balam » désignerait un individu, prêtre, prophète, chamane, qui aurait annoncé la venue des Espagnols.

Le livre Chilam Balam de Chumayel a été écrit par un prêtre maya et il est considéré comme l’un des codex les plus importants de la culture maya. Le manuscrit porte le nom de l’endroit où il a été trouvé dans l’État du Yucatan au milieu du XIXe siècle. Les textes du livre proviennent directement d’anciens chants et poèmes mayas qui étaient transmis oralement et par écrit avant l’arrivée des Espagnols. Le livre est divisé en chapitres et il traite plusieurs sujets importants dans la société maya, notamment de l’importance du calendrier, des villes et des constructions pyramidales (comme la pyramide de Chichén Itzá), ainsi que de la mythologie.

Les livres du Chilam Balam ont été écrits après la conquête espagnole. Pendant la période coloniale, la plupart des écrits et des traces de la religion maya furent détruits par les missionnaires catholiques espagnols, considérant que ces vestiges représentaient des influences païennes et donc nuisibles à l’endoctrinement des Mayas. On y trouve un mélange de concepts précolombiens et d’emprunts à la culture européenne, par exemple il n’y a plus de dieux. Ce livre est issu d’une tentative de syncrétisme.

Le monde souterrain comportait neuf strates sur lesquelles régnaient neuf seigneurs de la Nuit.
Le monde souterrain était un endroit froid et inhospitalier auquel étaient destinés la plupart des Mayas après leur mort. Lorsque les rois mouraient, ils empruntaient le chemin lié au mouvement cosmique du soleil et tombaient dans le Monde inférieur, mais parce qu’ils possédaient des pouvoirs surnaturels, ils renaissaient dans le Monde céleste et devenaient des dieux.
Cet univers souterrain accueillait aussi chaque soir les corps célestes comme le Soleil, la Lune et Vénus, une fois franchi le seuil de l’horizon.

D’après le Popol Vuh, dans la mythologie, Xibalbá est l’inframonde où règnent les douze dieux qui représentent la mort et les maladies. Il était représenté par les racines du fromager, l’arbre sacré des Mayas.

Hun-Camé (dieu numéro 1) et Vucum-Camé (dieu numéro 7) étaient les deux dieux principaux de la cour de l’inframonde. Les autres dieux étaient des démons qui travaillaient en couples, chacun représentant une torture humaine : la maladie, la faim, la peur, l’indigence, la douleur et la mort.
D’après le Popol Vuh, Xibalbá accueillait une civilisation structurée, avec un Conseil des Seigneurs, des maisons, un terrain de jeu de balle, des jardins et des constructions sacrées.
Xibalbá est le théâtre des aventures d’Ixbalanqué et son jumeau Hunahpú. Ces deux grands héros y sont venus venger la mort de leur père, assassiné par le Seigneur du Xibalbá.
On dit, qu’au XVIe siècle, l’entrée à l’inframonde se situait dans une caverne en Alta Verapaz, près de Cobán, Guatemala.

Le Popol-Vuh fait référence à douze Seigneurs de l’inframonde, tandis que le Chilam Balam n’en compte que neuf en raison de son syncrétisme.
• Hun-Camé et Vucub-Camé : juges suprêmes de l’inframonde. Leur fonction est d’assigner les attributions aux Seigneurs du Xibalbá.
• Rodan : aussi connu en tant que « L’oiseau de feu » ou « Démon du feu » cela varié de chaque village ou clan, il apporter le feu soit pour aider ou soit pour détruire il est plus réputé pour être cruel et annonciateur de catastrophe que pour aider les Hommes.
• Xiquiripat : aussi connu en tant que « Petate emplumado (Balluchon Emplumé) ». Cette divinité transportait les défunts sous forme de fumée. Il était responsable de l’écoulement du sang des hommes.
• Ahal Puh et Ahalcaná : ils provoquaient la diarrhée, avec des bosses et des douleurs.
• Chuchumaquic : il occasionnait les caillots.
• Chamiabac et Camiholom : « Vara de Hueso (Bâton d’Os) et Vara de Calavera (Baton de Crâne) », respectivement. Ils détruisaient les hommes jusqu’aux os.
• Ahal Mez : il produisait les ordures.
• Ahal Tocob : il était responsable de la misère et de la mort soudaine.
• Xic : Il provoquait la mort par infarctus.
• Patán : il causait le vomi mêlé de sang.

Xibalbá comprenait six maisons qui appartenaient aux « Seigneurs » de la mort :
• « Casa Oscura (Maison Obscure) ou Quequma-ha » où il n’y avait que ténèbres.
• « Casa Xuxulim-ha » où il faisait très froid, avec un vent froid et insupportable.
• « Casa de los Jaguares (Maison des Jaguars) ou Balami-ha » où il n’y avait que jaguars qui grognaient.
• « Casa de los Murciélagos (Maisons des Chauve-souris) ou Zotzi-ha » où il n’y avait que des chauve-souris qui criaient, sans pouvoir sortir de cette maison.
• « Casa de las Navajas (Maison des Couteaux) ou Chayin-ha » où il n’y avait que des couteaux aiguisés qui grinçaient.
• « Casa del Calor (Maison du Feu) » où il n’y avait que flammes et braises.

Les Mayas croyaient que les cenotes, produits de l’érosion des pierres calcaires, étaient les entrées de Xibalbá. Ces séries de tunnels au-dessous de la Péninsule du Yucatan étaient naturellement remplies d’eau.
Il y avait beaucoup d’entrées de Xibalbá car les cenotes sont très communs dans ce territoire. La plupart étaient sacrés. Les grandes villes mayas comme Chichen Itzá et Mayapán sont stratégiquement situées auprès de cenotes, puisque c’était aussi leur source principale d’eau. On y faisait des sacrifices et rituels pour adorer les dieux de l’inframonde et éloigner le mal de la population.
Une autre façon d’y entrer étaient les tératomorphes, temples qui ressemblaient à des grottes artificielles, où on pouvait parler avec les dieux et les aïeux.
Les Mayas ne croyaient pas que la mort soit la fin définitive de l’existence. Ils croyaient que l’âme continuait à « vivre » dans l’inframonde. Ils pensaient qu’à l’arrivée à Xibalbá, l’âme devenait une divinité. Faute de croyances judéo-chrétiennes, pour eux cette évolution n’était pas une punition mais un destin logique.
Les divinités de Xibalbá pouvaient revenir temporellement au monde réel et les morts pouvaient aussi sortir temporairement de l’inframonde grâce aux rêves et à certaines drogues.
Dans le calendrier maya représenté sur le Codex de Dresde, l’un des rares à avoir survécu à la conquête espagnole, les Mayas voyaient la Terre comme une forme plate et carrée. Chacun de ses quatre angles était situé à un point cardinal et était représenté par une couleur : le rouge à l’est, le blanc au nord, le noir à l’ouest et le jaune au sud. Le centre était vert11.
e ciel était composé de treize strates, chacune ayant sa propre divinité. Au niveau le plus élevé se trouvait l’oiseau Muan.
Certains Mayas croyaient aussi que chacun de ses quatre angles était soutenu par une divinité d’une musculature impressionnante appelée Bacab. Pour d’autres, le ciel était soutenu par quatre arbres de couleurs et d’espèces différentes, et le Ceiba vert, ou liard, se dressait au centre.
Les humains bons et vertueux menaient après leur mort une existence tranquille dans ces cieux, sous un immense arbre, Yaxche, qui étendait ses branches dans toutes les directions.
Là, ils pouvaient oublier toute leur fatigue et tous leurs tourments, rafraîchis par une brise fraiche qui soufflait et bercés par une musique douce, ils passaient le temps agréablement en conversations amicales et ils mangeaient une nourriture délicieuse.
La Ceiba était un arbre sacré pour les Mayas. La hauteur de cet arbre a conduit à croire les Mayas que ses branches soutenaient les cieux, tandis que ses racines profondes étaient des moyens de communication entre le monde des vivants et le monde souterrain.
Le « balché » (boisson fermentée alcoolisée) était utilisé dans les cérémonies comme offrande pour les dieux, on le fabriquait à partir d’eau, de miel et de l’écorce de certains arbres. Le « sakab », autre boisson cérémonielle, se faisait avec du maïs et du miel. Toutes ces boissons se buvaient dans des bols et se transportaient dans des gourdes ou calebasses.

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Les Mayas ont prédit l’apocalypse – la destruction totale du monde – selon l’avertissement de l’un de leurs principaux dieux, Kukulcan. Contrairement aux prophéties mentionnées dans d’autres cultures, celle-ci a son calendrier qui lui assigne une date exacte.
Les calculs des Mayas s’appuyaient sur les cycles des étoiles, des planètes et des astéroïdes puisque presque toutes leurs villes avaient un observatoire. Les Mayas connaissaient déjà les mouvements des corps célestes sur les 1000 prochaines années.
Pour comprendre comment ils sont arrivés à cette conclusion, il faut analyser leur système de calendriers, qui est divisé en trois.
• Un calendrier solaire, le calendrier Haab (année de 365 jours).
• Un calendrier cérémonial, le calendrier Tzolk’in (année de 260 jours).
• Un système de datation, le Compte Long commençant le 13 août 3114 av. J.-C. et se terminant 5125 ans plus tard, le 21 décembre 2012.
À l’époque postclassique, le panthéon maya comptait un grand nombre de divinités. Cette prolifération s’explique en partie par le fait que chacune des divinités se présentait sous des aspects multiples13. Certaines pouvaient se présenter sous une forme masculine ou féminine, ou encore sous une forme jeune ou âgée. Chaque dieu représentant un corps céleste possédait dans le monde souterrain un visage différent qui se révélait chaque soir à sa « mort ». Une divinité pouvait changer d’aspect selon la direction (nord, sud, ouest, est, centre), cet aspect étant lié à une couleur.

À la fin du xixe siècle, le mayaniste Paul Schellhas (de) entreprit d’explorer l’iconographie foisonnante des codex de Dresde, de Paris et de Madrid. De cette étude il dégagea un certain nombre de divinités. La connaissance de l’écriture maya en était encore à ses balbutiements. Schellhas choisit donc prudemment de désigner chacune de ces divinités par une lettre, de A à P. les mayanistes sont actuellement loin d’être d’accord sur les concordances entre ces divinités et les noms de divinités cités par Diego de Landa ou les Chilam Balam. Si l’on excepte quelques points de détails, la classification de Schellhas continue donc à être employée dans les études mayas.

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Les Mayas du Yucatan étaient des dieux abeilles appelées Xmulzencab ou Ah Muzenkab (ces derniers étaient des divinités abeilles, liées à l’apiculture et à l’est et au nord directions) apparaissant dans la création et ayant des couleurs différentes et associé à une adresse particulière ou cours de l’univers. L’apiculture était une activité très importante et ceux qui se livrent à elle était une partie dans le mois zec en l’honneur du Bacabes et Hobnil.

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Chez les Tzetlals d’Oxchuc (Chiapas central) selon Alfonso Villa Rojas (1947, 1963), chacun « reçoit l’aide » d’un Nahual. Il est décrit comme un animal (lézard, chien, faucon) ou un humain différent d’un individu « normal » (par exemple, un nain déguisé en catholique), il en existe aussi sous la forme de boules de feu (rouge, jaune et verte). Tous ces êtres sont considérés comme invisibles, sans corps. Il arrive parfois que l’on puisse les voir circuler derrière les huttes, se cacher derrière les arbres ou se comporter comme de vrais animaux, et ceci se passe bien sûr de nuit… Pendant la journée il reste dans le « cœur de son propriétaire/maître », alors qu’une fois l’obscurité tombée, il est libre de ses mouvements. Si le Nahual est blessé pendant ses excursions, le maître de celui-ci l’est aussi.
Par l’intermédiaire de ces êtres, les chefs et aînés peuvent mettre à découvert les comportements inadéquats de leurs subordonnés qu’ils punissent par des maladies ou des infortunes. Celui qui viole les principes de la communauté est donc exposé à la sanction. Un autre nom des Nahuals est donc agchamel, « le faiseur de maladie ». Les individus les plus puissants ont donc un Nahual qui peut consciemment effrayer les gens « du commun », qui peuvent en posséder un mais rarement le contrôler. Un Nahual peut aussi en contrer un autre, et donc sauver le malade.
Alfonso Villa Rojas fait un parallèle avec les tribus Itzas du Petén où les anciens étaient considérés comme responsables de maladies parfois tués par les jeunes hommes tant ils semblaient dangereux. Les Tzeltals procèdent aussi parfois de la sorte. Les personnes à la tête du lignage possèdent les Nahuals les plus puissants. Ce sont également eux aussi qui possèdent les connaissances permettant la communication avec les dieux ancestraux et les Saints patrons. Les Nahuals des chefs veillent aussi la nuit afin que les Nahuals de l’extérieur de la communauté n’attaquent pas le village. Les Nahuals des personnes du lignage le plus puissant sont appelés labil winiketik (labil : Nahual ; winik : homme ; -etik : marque le pluriel.